Jean-Claude AREVALO, 2002, 210 p.

La rubrique Lire doit-elle changer de titre et adopter l’intitulé « Les romans de l’été » ? Non, Lien Social  ne cèdera pas à la coutume des « marronniers » propre à ces publications qui abordent d’une manière récurrente des sujets dits de saison ? D’abord, parce que la présentation du livre de Jean-Claude Aravelo n’est guère faite dans les temps (il est paru en décembre 2002) et puis que ce qui nous intéresse, ce n’est pas tant de traiter du roman, comme genre littéraire, que de suivre le parcours de cet éducateur qui, à ses heures perdues, se fait romancier. Après « l’enfant de la lune » erroir qu’on croirait sorti de vieilles cartes postales. Nous voici, cette fois-ci, plongé au cœur d’un petit village du Tarn. Marcel Lhéritier, vieil homme taciturne qui n’a jamais pardonné à sa communauté d’avoir laissé noyer une partie de ses terres, lors de la création d’une retenue d’eau,  va croiser le chemin d’un étrange personnage. Tibor, vagabond bien décidé à mettre un terme à son errance en même temps qu’à sa vie, se rate. En se réfugiant sur une île appartenant aux terres de Marcel, il va, à son corps défendant, apparaître au vieux paysan, comme la réincarnation du Christ. Voilà Marcel qui se met dès lors à changer du jour au lendemain. Devenant subitement aimable avec ses voisins et portant sur le visage une expression épanouie et heureuse, il ne fait que déclencher méfiance et surprise. Soit, on doute de sa santé mentale, soit, on le soupçonne de préparer un bien mauvais coup. Une série de situations cocasses s’ensuit, dont on ne sort pas indemne, le lecteur ayant du mal à réprimer le fous rire qui montent en lui. Auto-édité par son auteur, voilà un ouvrage agréable et bien écrit qui mérite d’être lu.

Jacques Trémintin – Juin 2003