L’aigle noir

MESTRON Hervé, éd. Le Muscadier, 2017, 71 p.

Nicolas Harman a dû quitter Paris, après la disparition de sa famille lors de l’attentat du Bataclan. Il lui fallait partir, pour essayer de faire repartir un moteur de vie grippé et sans jus. Nommé professeur de musique au collège de Saint Ambroise, sur la côte normande, il tombe sous le charme de la voix de Billie, une élève dont il ne veut pas voir le potentiel se gâcher. Il lui demande de rester quelques instant après les cours et l’encourage à prendre des leçons de chant. L’attention qu’il lui porte provoque le soupçon et bientôt une cabale se monte contre lui. De victime, il devient suspect. Une plainte est déposée contre lui. Il est suspendu de cours. Tétanisée, Billie proteste. Syndrome de Stockholm en déduit la psychologue scolaire : l’adolescente serait sous l’emprise de son professeur qui a réussi à l’envoûter. Tout finira très mal, cette bourgade provinciale ne supportant ni les étrangers, ni les noirs, ce que Nicolas Harman cumule. Dénonçant le racisme ordinaire, Hervé Mestron décrit la fragilité de l’adolescence face à la bêtise humaine de la rumeur et de la discrimination.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1254/1955 ■ 25/06/2019