Je les entends venir
CADIER Florence, Ed. Le Muscadier, 2018, 90 p.
Léo vit chez des parents tolérants et aimants. Robin est le cadet d’une famille catholique pratiquante, partisane de la manif pour tous. Quand les deux adolescents tombent amoureux, l’un de l’autre, le premier est tétanisé à l’idée d’officialiser sa liaison, quand le second est bien plus à l’aise. C’est à la fin d’une soirée d’anniversaire alcoolisée qu’ils se retrouvent dans le même lit. Les mois s’égrènent, les convainquant que ce n’est pas là une simple passade ou une recherche transitoire d’identité. C’est l’agression dont ils vont être victimes qui les fait sortir de la clandestinité : intervention des pompiers, hospitalisation et condamnation des petites frappes prompts à se lancer dans la chasse au pédés. Florence Cadier nous livre un récit toute en pudeur et en retenue qui nous fait cheminer au gré des différentes émotions que ressentent successivement les deux garçons pris à la fois dans la passion amoureuse et dans l’intolérance subie. Une banale histoire d’amour, en quelque sorte, qui ne retient l’attention que parce qu’elle n’est malheureusement pas encore dans la norme hétérosexuelle.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1254/1955 ■ 25/06/2019