Le sacrifié de Castelluccio

CHAUMARD Isabelle, Éd. Le mot et le reste, 2020, 182 p.

Il y a, d’abord, Jean-Baptiste mort à 16 ans, comme 160 des 1 200 enfants esclaves contraints, entre 1855 et 1866, d’assainir douze heures par jour des marais de Castelluccio pour y planter des arbres fruitiers, sous la férule de bagnards brutaux et sans pitié.

Il y a, ensuite, Marie Rosier assistante sociale chargée d’évaluer le danger de mineurs maltraités, confrontée à l’engorgement d’un dispositif qui pour être dans l’incapacité de répondre aux besoins, n’en hésite pas moins à en rendre responsables les travailleurs sociaux.

Il y a, enfin, Abram, adolescent de 16 ans, interné en psychiatrie après avoir fracturé la mâchoire de sa mère : il est atteint du syndrome de Cotard qui lui fait croire qu’il est déjà mort.

Au croisement de ces personnages, trois adolescents morts d’une injection d’insuline. Partant de faits historiques et de l’état contemporain de la protection de l’enfance, ce roman noir voit très vite son rythme s’accélérer, menant le lecteur de surprise en surprise, dans un suspense haletant.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1276/1277 ■ 30/06/2020