Le petit roi du monde
AMAR Philippe, Éd. Plon, 2019, 470 p.
S’il y a bien une nouvelle à laquelle Victor, orphelin de douze-ans né sous X, ne s’attendait pas, c’est que Maïa, son éducatrice de l’Aide sociale à l’enfance lui propose une adoption. Annie, son assistante familiale, très malade, ne peut plus s’occuper de lui. Le roman commence très fort : la souffrance du pré-adolescent, qui se sent abandonné une seconde fois, explose à pleine page.
Pour autant, plein de ressources, Victor rebondit et prend une ferme résolution : choisir lui-même sa mère d’adoption. Et quoi de mieux pour y arriver que d’utiliser un site de rencontre ! Avec la complicité de trois de ses ami(e)s de collège ainsi que de Momo, le propriétaire du café où il excelle au baby-foot, il va se lancer dans une aventure improbable. Le lecteur ne cesse de passer de l’émotion au cocasse, du désopilant à la tendresse. Certes, tout est un peu idyllique. Mais, si la protection de l’enfance confronte souvent au glauque et au dramatique, elle ne se réduit pas qu’à cela. Le cheminement de Victor est symbolique de la résilience de tous ces mômes qui, chacun à leur manière, réussissent aussi parfois à renouer avec le bonheur.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1276/1277 ■ 30/06/2020