Raphaël, un mal d’amour
CADIER Florence, Éd. Le Muscadier, 2022, 93 p.
L’enfant qui souffre peut l’exprimer de multiples manières : soit par une réaction auto-agressive (tentatives de suicide, boulimie, anorexie, scarifications …), soit en se montrant hétéro-agressif (troubles du comportement, violence envers autrui, délinquance…). Raphaël est dans cette seconde posture. Dans le village, il est le roi des mauvais coups, toujours à commettre de mauvaises blagues ou des canulards de mauvais goût. Ce n’est jamais très grave, mais ses victimes n’apprécient guère ! Jusqu’à l’ultime plaisanterie qui tourne au drame. Le récit qui nous en est fait se déroule à la campagne (il n’y a pas qu’en ville qu’on fait des bêtises). Le chenapan n'est pas isolé (il est entouré par Louis et Lili deux solides amis depuis la maternelle). Sa méchanceté, son arrogance, sa cruauté doivent bien cacher quelque chose de plus profond (il n’y a qu’en faisant du mal qu’il semble pouvoir apaiser sa douleur). Certes, il tant besoin qu’on le regarde et qu’on l’écoute. Mais pas seulement, il a des comptes à régler. C’est vrai qu’avec une mère qui se noie dans l’alcool et un père en permanence absent, il étouffe. Il sent bien que quelque chose de grave s’est passé. Il faudra bien que le secret de famille soit révélé.