La parité

NAVARRE Maud et GATEAU Mathieu, Éditions Universitaires de Dijon, 2016, 69 p.

Fort bien écrit et très didactique, ce petit livre décrit la chronologie qui a porté notre pays, en 1999, au premier rang mondial du principe paritaire en politique. La situation fut longtemps figée : 5,6 % de femmes à l’Assemblée nationale en 1988 ou au sein des Conseils généraux en 1992, 3% au Sénat en 1989, 17,2% après les élections municipales de 1989. La mobilisation associative et la prise de conscience politique vont progressivement faire évoluer les mentalités. En 1994, les partis de gauche, alors dans l’opposition, présentent des listes paritaires aux européennes. Ils déposent plusieurs projets de lois demandant l’inscription de la parité dans la Constitution. En 1995, Alain Juppé nomme douze femmes dans son gouvernement (fort de quarante deux membres). La plupart seront révoquées au remaniement suivant. En 1997, les législatives anticipées voient arriver 10,9 % de députées et huit femmes au gouvernement (sur 26). Aux européennes de 1999, la stricte alternance des sexes dans les listes permet à la délégation française de compter  40 % de femmes. Le 28 juin 1999, le parlement français réuni en congrès à Versailles votait solennellement une modification de la Constitution permettant l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électifs. C’est en 2007 que la loi rend obligatoire l’alternance stricte pour les élections municipales. La volonté de parachèvement  s’essouffle sous le quinquennat Sarkozy. Il faudra attendre 2013 pour que le législateur instaure le binôme homme femme aux élections cantonales et au Sénat. Malgré toutes ces avancées, le plafond et la paroi de verre résistent, la première freinant l’accès des femmes aux plus hautes fonctions politiques et la seconde les cantonnant à certaines délégations (social et scolarité plutôt que finances ou économie).

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1228 ■ 03/05/2018