Travail social et nouvelles pratiques interculturelles
CURIE Raymond, Éd. L’Harmattan, 2020, 263 p.
Comment les professionnels du social peuvent-ils se positionner face à ces multiples ethnies auxquelles la diversité de leur public les confronte ? Leur éthique leur commande de reconnaître autrui, quel qu’il soit, comme appartenant à la même humanité. Si cette conviction universelle les conduit à accueillir avec bienveillance les spécificités de chaque culture, ce n’est pas pour y enfermer leur interlocuteur, pas plus que pour justifier les atteintes aux droits de l’homme otages de la lutte contre l’ethnocentrisme. Non, l’interculturalisme que défend Raymond Curie, c’est celui qui revendique un métissage refusant la polarisation entre l’homogène et l’hétérogène, autant que la fusion totalisante et la fragmentation différentialiste. Sa concrétisation passe par l’ouverture à l’altérité. Et c’est justement l’objet de ce livre que d’apporter une multitude d’informations sur les rites et les codes, les normes et les conventions qu’ont engendré les multiples coutumes ethniques, religieuses, culinaires, festives, symboliques, comportementales … que l’espèce humain a pu imaginer. Différentes pratiques professionnelles de terrain font aussi l’objet d’une description précise, depuis les approches ouvertes aux autres cultures, jusqu’à celles bien plus fermées, non dans une intention de d’(in)validation, mais pour faire émerger la complexité de chaque situation singulière.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1288 ■ 02/02/2021