Le livre noir de l’autisme

CATTAN Olivia, Éd. Cherche-Midi, 2020, 282 p.

Face au vide abyssal du dépistage, du traitement préventif et de l’accompagnement de l’autisme, la médecine classique ne sachant proposer qu’une camisole chimique, une multitude de traitements alternatifs biomédicaux ont émergé. Antibiotiques ou antifongiques qui atténueraient les stéréotypies, réguleraient les humeurs et réduiraient les TOCs ; régime sans gluten, ni caséine qui aurait fait ses preuves ; piqûres de magnésium et de B6 qui apporteraient de bons résultats ; régime paléolithique associé au détox qui porterait ses fruits ; cures de dioxyde de chrome avec des compléments alimentaires qui seraient concluantes ; oxygénothérapie hyperbare, spray nasal d’ocytocine ou auriculothérapie aux effets jusque-là insoupçonnés … Un méli-mélo invraisemblable de dogmes absurdes et fumeux, sans aucune validation scientifique. En l’absence de protocole, d’encadrement et de suivi, ces traitements peuvent produire de graves effets secondaires sur des enfants fragiles et vulnérables. L’autisme n’est ni un fléau, ni une épidémie à éradiquer. Ses causes sans doute multifactorielles restent aujourd’hui une énigme. Et surtout, on ne sait pas s’il faudrait en guérir, certains revendiquant la neuro diversité dont il serait le témoin. L’auteure comprend ces parents prêts à croire à tout et à n’importe quoi et à tester toute thérapie réputée prometteuse sur les réseaux sociaux face à leur enfant qui ne parle pas, qui ne dort pas et multiplie les crises. Ce qu’elle dénonce avec force, ce sont tous ces pseudo-thérapeutes et coachs sans expérience ni expertise, vendeurs d’illusions, qui se sont engouffrés sur le marché du désespoir et de la crédulité. Ce véritable « or vert » est évalué en Europe, d’ici à 2028, à 58 milliards d’euros. Les pouvoirs publics laissent faire et les associations préfèrent se taire.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1290 ■ 02/03/2021