Le sport autrement. Handisport: du loisir à la compétition
Docteurs PAILLER Dominique, DRUVERT Jean-Claude, LABOURDE Eric et PIÉRA Jean-Bernard, Ed. Chiron, 2011, 286 p.
Que l’on ait un handicap ou que l’on n’en ait pas, l’activité sportive propose la même ambition : avant tout se faire plaisir, sans chercher forcément la performance. C’est la conviction qui traverse ce livre collectif illustré de magnifiques photographies. Une idée reçue voudrait que le sport présente un risque d’aggravation de la déficience, pour la personne avec handicap. Rien de plus faux. Car, même s’il faut être raisonnable et ne pas vouloir faire n’importe quoi, il ne faut pas hésiter à oser, en évitant de se dire que c’est impossible. On ne compte plus les avantages de l’activité physique sur la sédentarité : gain de force musculaire, entretien de la souplesse des articulations, amplification de la résistance à la fatigue, développement de l’estime de soi, accroissement de l’autonomie, renforcement de la socialisation, facilitation de la minéralisation et du transit intestinal, amélioration de la vigilance à l’égard de son corps (poids, revêtement cutané), adoption d’une meilleure hygiène de vie. Il n’existe aucune contre-indication absolue et définitive à la pratique sportive, les adaptations d’intensité et de matériel étant toujours possibles. Il faut juste être attentif à certains effets secondaires pouvant s’avérer problématiques : fragilisation de la peau, macération par hypersudation, hyper appui localisé, hématome par impacts répétitifs, fatigue du fait de la sollicitation excessive des articulations ou membres sains. Mais, à sport identique, on constate souvent la même traumatologie que chez les valides : entorse des doigts au basket ou au volley, entorse du genou au ski, luxation du coude ou de l’épaule au judo. Quant au vieillissement de l’appareil locomoteur, il atteint la personne avec handicap tout autant que valide. Tout sportif, qu’il ait une déficience ou pas, peut pratiquer les activités qu’il veut à titre individuel, approfondir une discipline ou toucher à tout pour varier les plaisirs et les sensations. Mais l’intégration à une fédération sportive présente bien des avantages. Ainsi, de la Fédération française de sport adapté qui s’adresse aux personnes avec handicap mental. Mais aussi la Fédération française handisport, ouverte aux personnes avec handicap physique, qui propose des créneaux horaires réservés dans les équipements sportifs, le prêt d’un matériel qui peut s’avérer parfois coûteux, du personnel d’encadrement spécialisé et des conseils judicieux. Avec vingt cinq mille licenciés, quarante cinq sports de loisirs et de compétition pratiqués, dont vingt disciplines olympiques, le savoir-faire accumulé par cette fédération n’est plus à démontrer. Il est surtout à diffuser et à populariser. Voilà qui est fait !
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1113 ■ 11/07/2013