Faut-il avoir peur des vaccinations?

Sous la direction de Sylvie SIMON, éditions Déjà, 2000, 221 p.

En charge de l’éducation, de l’équilibre et de la santé des enfants et des adolescents qui leur sont confiés, comme des leurs en propre, les travailleurs sociaux appliquent les lois qui rendent obligatoires les vaccinations. Certains le font sans s’interroger, les autres en ayant toujours eu quelques réticences. Les contributions réunies dans cet ouvrage peuvent apprendre beaucoup aux premiers et renforcer les convictions des seconds. Le culte vaccinal qui règne depuis cent ans a imposé une unanimité dont il est risqué de se détacher (l’ordre des médecins n’hésitant pas à aller jusqu’à radier ses membres trop critiques). Qu’affirment donc les chercheurs, universitaires, médecins qui s’expriment dans ce livre ? Que la vaccinologie s’appuie sur des théories empiriques et incomplètes qui ont été élaborées par Pasteur, puis qui se sont imposées comme un dogme rigide, ignorant jusqu’au principe élémentaire de précaution. Que les microbes à peine découverts sont devenus la cause de toutes les maladies. L’amélioration de l’hygiène, de l’alimentation, de l’habitat, des conditions d’existence ont été considérés comme des facteurs secondaires dans la régression des épidémies. Que les vaccins n’ont jamais vraiment montré leur efficacité : quand le BCG devient obligatoire en France en 1950, la tuberculose a reculé de 85%, son application à l’ensemble de la population n’a pas empêché ces dernières années une  réapparition inquiétante de la maladie. Celle-ci a quasiment disparu des Pays-Bas dans les années 70 et ce malgré l’absence de toute vaccination de masse. Autre exemple spectaculaire : en Norvège, la diphtérie faisait 16.000 malades en 1919 et 54 en 1939. La vaccination massive appliquée à partir de 1941 n’empêchera pas d’atteindre 22.000 cas en 1943 ! Et puis, il y a les accidents post-vaccinaux parfois étrangement sous-estimés. Ainsi, du vaccin contre la variole qui provoquerait 1 encéphalite sur 100.000 habitants en France, mais 1 sur 30.000 en Angleterre, 1 pour 11.000 en Allemagne, 1 pour 5.000 en Suisse !  Plusieurs travaux ont évoqué le rôle de la vaccination dans la mort subite du nourrisson ... Pour autant, il ne s’agit pas ici de basculer d’un sectarisme à un autre en diabolisant aujourd’hui ce qui était adoré, hier.  L’utilisation des vaccins peut être pertinente, quand, pour lutter contre la variole on décide, plutôt que d’une vaccination massive, de cibler les malades et leur entourage. Mais, il peut aussi relever de l’escroquerie médicale et financière, comme cette campagne de vaccination contre l’hépatite B qui s’est appuyée sur la fausse information portant sur une prétendue contamination par la salive. Va-t-on encore longtemps imposer une pratique qui devrait être laissée à l’appréciation des médecins et des familles s’interrogent les auteurs de l’ouvrage ? Peut-être tant que la vaccination restera ce gigantesque marché financier où règne en maître une poignée de multinationales.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°575 ■ 03/05/2001