Gestion des situations de violence ou l’intervenant social en bonne posture
JAFFIOL Didier, AÏT Christian, Ed Synopsis Communication, 2014, 155 p.
Sans relever pour autant de leur quotidien, la confrontation des professionnels de santé, de l’éducation et du travail social aux situations d’agression existe malgré tout. Aucune formation qu’elle soit initiale ou continue ne les y prépare, aucun protocole ne leur permet d’y faire face. Réussir à anticiper le risque, à l’atténuer lorsqu’il est devenu imparable et à diminuer ses conséquences désastreuses ne fait partie ni du savoir-faire, ni du savoir être reconnu et entretenu des intervenants. La méthode GeSiVi (pour Gestion des Situations de Risques) répond à cette carence. Élaborée en 2001, elle a déjà séduit plus de deux milles personnes. Ce petit livre en fait une présentation détaillée. Même si cet ouvrage s’inspire des arts de combat, il ne constitue pas un manuel d’autodéfense. Même s’il considère avec réalisme le potentiel dangereux de certains usagers, il refuse d’alimenter la litanie du marché de la peur. Même s’il désigne clairement les personnes accompagnées comme pouvant passer à l’acte, il reconnaît d’abord et avant tout en elles de la souffrance et de la détresse. Première piste valorisée et privilégiée, la parole, un outil qui reste essentiel pour ramener au calme, entamer une négociation, faire gagner du temps et temporiser une crise. Nécessaire, le verbe est loin d’être suffisant. Après avoir présenté d’un point de vue théorique les mécanismes de la violence, les niveaux d’agressivité, les dimensions de l’émotion, en se faisant écho des recherches sur la question, les auteurs exposent la boîte à outils qu’ils ont conçue. Leur instrumentaire exclue tout caractère vexatoire. A la seule force physique, il préfère l’équilibre, la souplesse, la concentration, la rapidité et la simplicité. Difficilement assimilable, par simple lecture, cette approche nécessite surtout une mise en pratique.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1158 ■ 05/03/2015