Guide de l’action gérontologique
Sous la direction de Jean-Jacques AMYOT, Dunod, 1997, 345 p.
24 spécialistes pour 78 entrées abordant la question de la gérontologie sous ses différents aspects : pratiques et environnement, savoirs et compétences, institutions et dispositifs, sans oublier une large bibliographie … tel est le contenu de cet ouvrage d’une grande richesse.
Pendant longtemps, les vieillards qui ne pouvaient ni se suffire à eux-mêmes, ni s’appuyer sur leur famille pour subvenir à leurs besoins, ont été pris en charge dans des hospices. En 1945, sont généralisés les régimes de retraite proposés à quelques corporations seulement avant guerre. Mais, c’est avec la Commission d’Etude des problèmes de la vieillesse présidée en 1961 par Pierre Laroque que s’amorce une authentique politique en direction de la vieillesse, basée sur la prévention, l’intégration et le maintien à domicile. Depuis les années 50, la population vieillissante a profondément changé. L’entrée en établissement à l’âge de la retraite ne concerne plus que les personnes handicapées mentales. Pour l’immense majorité, l’âge du départ du logement autonome se situe après 85 ans. D’où l’édification de nombreux services permettant aux personnes âgées de rester dans leur lieu de vie initial le plus tard possible. Il arrive pourtant un moment où l’entrée en maisons de retraite ne peut plus être retardée. Ces institutions sont publiques ou privées, associatives, mutualistes ou commerciales, ce sont aussi des foyers-logements dotés de services collectifs facultatifs (restauration, blanchisserie …). Les structures de type sanitaire prennent le relais quand la personne âgée est victime d’une trop grande perte d’autonomie : cours séjours hospitaliers, moyens séjours (convalescence) ou longs séjours qui concernent l’accueil de personnes dont l’état de santé nécessite une surveillance médicale constante et des traitements d’entretien. Notons la création au sein des structures hospitalières, depuis 1986 d’unités de soins palliatifs dont la vocation réside dans l’accompagnement médical et relationnel des personnes mourantes. Les hôpitaux psychiatriques continuent à recevoir quant à eux des personnes âgées, même s’ils ne sont plus comme par le passé le refuge systématique des personnes vieillissantes souffrant de troubles psychiques. Tous ces éléments et bien d’autres permettent tout au long des pages de mieux comprendre une réalité qui va devenir de plus en plus prégnante : les projections prévoient d’ici à l’an 2.050 un doublement des plus de 65 ans, un triplement des plus de 75 ans et un quadruplement des plus de 85 ans.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°458 ■ 15/10/1998