''J’ai tout essayé !'' Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans
FILLIOZAT Isabelle (illustration Anouk Dubois), Ed. Poche Marabout, 2013, 129 p
Si tout parent peut témoigner des moments de grand bonheur qu’il a vécu avec son enfant en bas âge, il peut tout autant évoquer la détresse dans laquelle il se trouve plongé, quand celui-ci entre en crise. L’ouvrage d’Isabelle Filliozat s’intéresse justement à ces moments déroutants et très déstabilisants. C’est bien à tort qu’on interprète ces attitudes comme un test ou de la mauvaise volonté, une comédie ou des caprices. L’auteur n’a de cesse de rappeler l’immaturité du petit d’homme qui ne peut encore canaliser le stress ressenti et qui évacue, par sa colère, les tensions accumulées. L’impulsivité et l’immédiateté correspondent à l’état de développement de son cerveau qui ne lui permet encore ni d’anticiper et de se représenter un futur proche, ce qui rendrait possible une projection dans le temps, ni d’établir une relation de cause à effet entre l’acte qu’il a posé et ses conséquences, ni de s’empêcher d’agir à la suite de l’interdiction qui lui est faite. Ce qui est évident pour l’adulte, ne l’est pas pour l’enfant. Isabelle Filliozat propose différentes pistes favorisant des réponses les plus adaptées. Interpréter la colère comme un signe et un langage d’un être qui ne peut s’exprimer autrement. Identifier le problème auquel correspond ce symptôme et chercher la solution adéquate. Exprimer plutôt à l’enfant ce qu’il peut faire, plutôt que ce qu’il ne peut pas, sa compréhension de l’interdiction étant plus compliquée. Dire stop, plus que « non » qui est ressenti plus comme un reproche. Reformuler ce qu’on perçoit de son sentiment du moment, afin de l’habituer progressivement à entendre (puis être en capacité de prononcer) des mots le caractérisant. Contenir avec tendresse et sollicitude afin de secréter chez l’enfant l’ocytocine, cette hormone aidant à l’apaisement.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1159 ■ 19/03/2015