''Il me cherche'' Comprendre ce qui se passe dans son cerveau entre 6 et 11 ans
FILLIOZAT Isabelle (illustration Anouk Dubois), Ed. JC Lattès, 20143, 175 p.
Après s’être intéressée aux enfants âgés d’un à cinq ans, Isabelle Filliozat et son excellente illustratrice récidivent avec les six onze ans. L’auteur prolonge sa démonstration, expliquant qu’aimer son enfant n’est pas suffisant pour l’aider à grandir. Il faut, tout autant, interagir avec lui. Mais pas de n’importe quelle façon. Coups, punitions et rejets accroissent le stress, quand les contacts physiques doux, la tendresse, la voix réconfortante et les manifestations d’attachement sécurisent l’enfant et favorisent d’autant plus ses capacités d’écoute et d’apprentissage. Remplir son réservoir affectif lui permet de faire face aux inévitables tensions qui ne manquent pas de se manifester dans son quotidien. L’accueil bienveillant de ses émotions répare les peines et les contrariétés. Cette grille de lecture posée, l’auteur aborde les petits et grands soucis. Une demande d’attention ? Il est étonnant qu’on n’y réponde pas parfois, comme si on refusait un verre d’eau à l’enfant qui manifeste sa soif. La colère dirigée vers le parent aimé ? C’est toujours auprès de l’adulte rassurant que l’enfant se libère de la charge émotionnelle qu’il a accumulée. L’enfant est dans l’évitement ? Il n’attend qu’une chose c’est que l’adulte se reconnecte à lui. Il ne raconte rien de sa journée ? Nous attendons trop de lui qu’il nous parle avec nos propres mots, alors qu’il a son propre langage, son propre rythme. Il s’invente un ami imaginaire ? Lui laisser le temps de distinguer entre le réel et la fiction. Nos enfants ont le don de nous agacer et de nous frustrer ? Ils vivent leur propre vie et ne répondent pas toujours à nos attentes. Et de répéter que leurs attitudes ne sont jamais dirigées contre nous, mais vers nous, comme un appel. Intelligentes, pratiques et pertinentes, telles sont les pistes avancées ici.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1159 ■ 19/03/2015