Savoir dire non, en famille, au travail, aux amis, en amour, au quotidien

Marie HADDOU, Flammarion, 1997, 223 p.

Opposer un non à une demande qui vous est adressée n’est pas chose facile. L’opposition joue pourtant un rôle essentiel dans la constitution de la personnalité. L’enfant y trouve la voie de l’autonomie et de l’individualité: c’est sa façon de prendre conscience de lui-même et de rentrer en relation avec le monde extérieur. Très vite pourtant, la docilité séductrice viendra remplacer la résistance systématique: c’est le meilleur moyen de plaire, d’être aimé et de préserver l’amour de ses parents. Adulte, l’individu gardera encore cette stratégie : la peur d’être blessant, de casser les relations, d’être jugé comme excessivement méchant ou égoïste l’amène à accepter ce qu’il avait envie de refuser. Ou bien alors il a recours à de bien mauvaises solutions: la fuite, l’évitement, le mensonge, etc ... Modifier son caractère en la matière nécessite en tout premier lieu de reconnaître ses difficultés. Cela n’est pas facile: la pression est forte qui identifie le comportement idéal à la docilité et au dévouement.

Il faut, pour changer, opérer dans un premier temps un travail d’auto-évaluation et repérer les mécanismes qui viennent déformer l’information disponible : telles

ces pensées automatiques qui surgissent et auxquelles il convient d’opposer des pensées alternatives. Ainsi,  à « je vais avoir l’air ridicule », préférer « j’ai le droit d’agir comme je le crois»; à « je vais me faire rejeter » préférer « s’il me rejette, c’est que ce n’est pas un véritable ami »; à « il ne va pas supporter » préférer « peut-être n’attend-il que cela ».

Une fois le non affirmé, la réaction de l’interlocuteur ne se fait guère attendre. Elle est le plus souvent insistante pour transformer le non en oui. Différentes techniques sont alors possibles: confirmer avec constance et fermeté son refus, reconnaître et accepter les critiques sans pour autant abandonner son point-de-vue, permettre à l’autre d’exprimer ses reproches à l’occasion de la déception que lui procure votre refus.

Marie Haddou est psychologue clinicienne. Elle nous offre de nombreuses illustrations cas par cas de chacune des situations auxquelles peuvent répondre les méthodes proposées. Elle démontre par là-même les complications qu’entraîne le refus de dire non et les moyens de s’en sortir.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°418  ■ 13/11/1997