Petite fabrique du genre

Le Sociographe n°49, mars 2015, 144 p.

La dernière livraison du Sociographe revient sur la question des identités sexuées. La théorie du genre n’existe que chez ses détracteurs, y lit-on. Elle ne constitue pas une conception unifiée, mais elle a fait seulement l’objet d’études diversifiées qui ont comme seul point commun de déconstruire ce que le sens commun a pour habitude de considérer comme des faits de nature. Cette réflexion permet ainsi de distinguer le sexe biologique (déterminants physiques renvoyant aux sexe masculin et féminin), de l’identité sexuelle (sentiment d’appartenir à un sexe ou à un autre), de l’orientation sexuelle (attirance affective et érotique pour une personne de son sexe, du sexe opposé ou des deux), des préférences sexuelles (goûts et prédilections en matière de pratique sexuelle) et des rôles socio sexuels (rôle attribués à chaque sexe à un moment donné par une société donnée). Ces distinctions fournissent l’opportunité de réinterroger les catégories traditionnellement binaires de fille/garçon, père/mère et femme/homme. Si la biologie ne saurait être niée au niveau physiologique, la socialisation remplit un rôle déterminant dans l’existence des inégalités tant au niveau des rôles parentaux dans l’éducation des enfants, que de la répartition des tâches ménagères ou du choix des métiers et de leur rémunération.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1163 ■ 14/05/2015