Non, ce n’était pas mieux avant. 10 bonnes raisons d’avoir confiance en l’avenir
NORBERG Johan, Ed. Plon, 2017, 269 p.
Le bon vieux temps, c’est maintenant, proclame avec force Johan Norberg ! L’idéalisation du passé est une aberration. Jusqu’à ce que la révolution agricole multiplie la productivité par 2500, la malnutrition tuait des milliers de personnes : 56 famines nationales rien qu’en France entre le XIème et le XVIIIème siècle. L’accès à l’eau potable était rare, la pollution des sources contraignant à consommer de la bière et du vin (la fermentation éliminant les bactéries). L’espérance de vie était de 20/30 ans chez les chasseurs-cueilleurs, de 18/25 ans dans la Grèce antique et de17/35 ans au Moyen âge, contre 79/85 ans, en France, en 2017. L’effondrement du taux de mortalité ne concerne que les quatre dernières générations des 200.000 années d’existence de l’homo sapiens. Au XVIIIème siècle, la petite vérole tuait 400.000 personnes par an, un tiers des survivants restant aveugle. Elle a été éradiquée le 8 mai 1980. S’il y a aujourd’hui un assassinat pour 100.000 habitants, il y en avait 30 à 40 au début de l’époque moderne. Entre l’an 900 et le début du XXème siècle, il éclatait deux nouvelles guerres en moyenne chaque année entre les pays européens. Vous en voulez encore ? En 1820, le PIB par habitant dans le monde occidental était quinze fois moins élevé qu’aujourd’hui : 94 % de la population mondiale vivaient dans l’extrême pauvreté (qui se mesurait à la possibilité ou non de consommer du pain chaque jour), contre 9,6 % en 2015. Il y a 200 ans, 88% de la population mondiale était illettrée, contre 14 % en 2015. Malgré tous les progrès qui restent encore à faire, l’auteur l’affirme sans ambages : le risque pour un individu d’être victime d’une guerre, de mourir d’une catastrophe naturelle ou de subir une dictature n’a jamais été aussi faible.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1224 ■ 08/03/2018