Grandir avec les écrans

BETOU-HERVE Elisabeth, Éd. érès, 2020, 347 p.

Les progrès technologiques ont été fulgurants depuis vingt ans. L’accessibilité et la facilité d’utilisation, l’ultra portabilité et la miniaturisation des écrans les rendent incontournables, utilisables de plus en plus jeunes et se démultipliant dans l’équipement des logements. Certes, il faut distinguer entre mésusage, consommation excessive et addiction. Mais, les préconisations d’âge et d’accompagnement pour protéger les enfants de leurs effets pervers s’avèrent insuffisants. La fascination exercée et la colonisation de l’espace-temps conduisent potentiellement au déficit de sommeil, à la dépendance à l’image, aux problèmes de motricité, aux retards de langage, aux difficultés attentionnelles, au surpoids et à l’obésité, au cyberharcèlement, aux conduites à risque etc... Que dire de ces jeux où la mise en scène de la mort ne suffit plus. Ils sont toujours plus gore, plus trash, plus écœurants, plus inquiétants. Les parents, eux-mêmes très connectés et utilisateurs excessifs, sont le plus souvent dépassés, impuissants et pris en tension entre des injonctions contradictoires, manquant cruellement de formation et d’informations. L’éducation numérique doit s’imposer comme une priorité : savoir naviguer sur la toile, vérifier l’information et ses sources, se montrer vigilant par rapport à ses pièges, connaître les alternatives et surtout savoir résister aux obstacles qui interfèrent avec l’élan qui incite à aller vers l’extérieur.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1317 ■ 10/05/2022