En finir avec le libéralisme à la française

SARLAT Guillaume, Ed. Albin Michel, 2015, 234 p.

Si la parole anti-libérale n’est pas rare, on la trouve difficilement dans la bouche de banquiers d’affaire comme Guillaume Sarlat. La France n’est ni en faillite, ni au bord du gouffre, affirme-t-il. Elle est surtout l’otage, depuis plus de trente ans, d’une politique économique qui, en 2013, a procuré quarante milliards d’euros aux actionnaires des groupes du CAC-40 et dégradé toujours plus les conditions de vie des plus fragiles. Les choix qui ont été faits de renoncer à la gestion dirigiste et planificatrice de l’économie sont réversibles : l’État, au lieu de se contenter d’accompagner socialement les victimes du libéralisme, doit reprendre sa place et à nouveau définir les règles du jeu. Il y a des alternatives à la soumission à la libre concurrence, à la libéralisation des mouvements des capitaux et des activités de financement ainsi qu’à la déréglementation du secteur bancaire et des marchés financiers. Ce pourrait être, par exemple, l’instauration d’une dette perpétuelle (jamais remboursée, mais financée par la banque centrale et non par les marchés financiers), l’exonération fiscale des investissements à long terme (décourageant l’économie à court terme qui favorise l’externalisation, la délocalisation et les réductions d’effectifs) et la séparation des banques de détail et des banques d’affaire (interdisant ainsi l’utilisation des dépôts des clients pour spéculer).

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1213 ■ 21/09/2017