Toujours plus pour les riches

 ATTAC, Ed. L.L.L., 2017, 286 p.

D’abord, la suppression de l’ISF : 3,5 milliards € profitant aux 340.000 ménages les plus aisés. Puis, le taux d’imposition des revenus financier abaissé à un forfait de 30 % : 1,5 milliard € profitant pour les 2/3 aux 10 % des ménages les plus riches. Mais aussi la suppression de la taxe sur les dividendes : 2 milliards €. Et encore l’abaissement de 28 % à 25 % de l’impôt sur les sociétés qui les soulagera de 15 à 17 milliards €. N’oublions pas toutes les niches fiscales, les modalités de calcul, ainsi que la localisation des profits dans les pays à faible taux d’imposition, opportunités dans lesquelles s’engouffrent avocats et conseillers spécialistes de l’optimisation fiscale : cela représente respectivement 100 et 40 milliards par an. Il fait bon vivre sous l’ère Macron, quand on est riche : on est moins imposé que si l’on est salarié.

Mais, c’est sans compter sur l’âpreté aux gains des plus aisés : la fraude et l’évasion fiscale représentent la somme faramineuse de 21 à 32.000 milliards d’€ dans le monde, 1.000 milliards et 100 milliards rien qu’en France. Bien sûr, cela a pour conséquence un manque à gagner pour l’État. Qu’à cela ne tienne : pour le compenser on ponctionne les ménages. Face à la hausse des impôts, le raz le bol fiscal monte. Et l’on trouve des boucs émissaires fort commodes : les fonctionnaires dont il faudrait diminuer le nombre et les dépenses publiques qu’il faudrait réduire.

ATTAC ne se contente pas ici de dresser un état des lieux effarant. L’association dresse aussi une liste de propositions alternatives qui vont du rééquilibrage entre les impôt directs et indirects, jusqu’au renforcement de la répression nationale et le développement de la coopération internationale contre la fraude fiscale, en passant par l’adoption de la taxe sur les transactions financières.

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1262 ■ 25/11/2019