L’efficacité économique au service de l’intérêt général: le Livre Blanc des entrepreneurs sociaux
Collectif, Rue de l’échiquier, 2012, 54 p.
L’univers de production des biens et des services est traditionnellement divisé en deux pôles opposés : d’un côté les associations utiles et subventionnées, mais peu rentables et de l’autre les entreprises lucratives efficaces mais peu soucieuses des enjeux sociaux et environnementaux. L’économie sociale et solidaire propose une troisième voie pionnière qui, combinant performance économique et utilité sociale, répond à la crise économique, sociale et écologique qui s’est installé durablement. Comme toute entreprise, elle dégage des profits. Mais ceux-ci, au lieu de rémunérer des actionnaires, sont répartis, devenant un moyen et non plus un but : salaires encadrés, réinvestissement dans le projet … Ce secteur regroupe 200.000 entreprises et fait travailler deux millions de salariés, se déployant dans les activités d’intérêt général (santé, social, dépendance, environnement) et sur le marché éthique (bio, écoproduits, recyclage, commerce équitable). Son action est avant tout soucieuse de créer des emplois durables et d’utilité sociale (50.000 par an), de préserver les territoires fragiles, de lutter contre les exclusions, de garantir un juste revenu aux producteurs, de protéger l’environnement. Le livre blanc du mouvement des entrepreneurs sociaux (MOUVES) propose au nouveau gouvernement issu des élections présidentielles, de signer un « Pacte pour entreprendre autrement ». Parmi les mesures proposées dans ce programme opérationnel, plus de dirigeants compétents par l’ouverture de la formation supérieure à l’entreprenariat social, plus de marchés par l’introduction de la règle des 25% de clauses sociales dans tout marché public, plus de capitaux pour l’innovation et le développement du secteur par la mobilisation des actifs non réclamés dans les banques et assurances vie.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1057 ■ 05/04/2012