L’éducation psychosociale à l’école. Enjeux et pratiques
TARPINIAN Armen, GRANER Maridjo (sous la direction), Ed. Chronique Sociale, 2014, 139 p.
S’il est bien une croyance tenace, c’est celle présentant l’École comme avant tout lieu de transmission des connaissances et secondairement comme lieu d’apprentissage de la vie. Conséquence, l’absence systématique de la dimension psychosociale dans la formation tant des enseignants que des élèves et la priorité donnée à l’intelligence scolaire sur toutes les autres, au premier rang desquelles l’intelligence relationnelle. Tout autre est la conception donnant pour mission à l’École d’instruite bien sûr, mais aussi d’éduquer et de former des êtres responsables, autonomes et solidaires. Il s’agit alors de déployer une approche humanisante qui s’attache à promouvoir l’estime de soi et le respect des autres, l’écoute et le dialogue, l’esprit critique et autocritique, l’empathie, l’affirmation pondérée de soi ne cherchant ni à dominer, ni à se soumettre mais à vivre ensemble et l’humour qui permet de prendre du recul et de dédramatiser. Ce qui est recherché, c’est de faire advenir cette maturité permettant de tisser un lien de qualité, cultiver la lucidité d’esprit et la connaissance de soi, développer la capacité à établir un échange apaisé mais tout autant à accepter et gérer les conflits, déployer le sens de la justice et de la fraternité. Alors que les outils de l’éducation psychosociale existent, ils restent trop à la marge. L’École leur préfère la course entre élèves qui sont incités à se conformer à un modèle pré existant, à se comparer et à entrer en compétition parfois violemment. Quelques expériences vont toutefois dans le bon sens, tels ces médiateurs pairs intervenant dans les différends entre élèves, ou entre élèves et enseignants ou encore le tutorat dont le principal bénéficiaire n’est pas toujours le tutoré.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1212 ■ 07/09/2017