Territoires vivants de la république. Ce que peut l’école: réussir au-delà des préjugés

FALAIZE Benoit (Sous la direction), éd. La Découverte, 2018, 323 p.

Face aux refrains récurrents décrivant une école qui va mal, décadente et submergée par un obscurantisme musulman menaçant les valeurs républicaines qui en sont le fondement, une trentaine de témoignages s’inscrivent ici à contre-courant. Les medias se focalisent sur ce qui dysfonctionne ? Regardons ce qui est mené, non sans difficultés,  mais avec succès dans le quotidien des enseignants qui livrent leur expérience.

Contrairement à ce que l’on prétend souvent, il est possible de parler de la shoah devant des classes constituées en majorité d’élèves issus de l’immigration. Il est aussi imaginable de voir des parents, attirés par la qualité de l’équipe pédagogique, faire des demandes dérogatoires pour inscrire leur enfant dans un collège classé réseau prioritaire. Il est concevable d’éviter les perturbations lors des minutes de silence après les attentats, en invitant des parents musulmans à venir échanger dans les classes. Il est plausible de parler de religion à l’école, en comparant les différents mythes de création du monde pour ouvrir à la différence des enfants qui vivent des rites et côtoient des dogmes sans savoir qu’il peut en être autrement. Il est envisageable d’éduquer à l’esprit critique des jeunes débordant de curiosité et avides de connaissances, dont les questions provocatrices sont le signe autant d’une incompréhension que d’une inquiétude face au monde qui s’ouvre à eux. La mentalité de ces élèves qui s’imprègnent des propos tenus par les membres de leur entourage sans toujours les comprendre, ni les assimiler, évolue très vite.

Toutes ces contributions mettant en scène ces pratiques s’abreuvent à la même source : la confiance dans l’enfant et une considération inconditionnelle à son égard.

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1256 ■ 02/09/2019