Faire (l’)école. Un collège associatif sur la montagne limousine

COLLECTIF des archéologues d’un chemin de traverse, Éd. du Commun, 2020, 283 p.

Pratiquer une pédagogie active ; équilibrer la théorie, la pratique, l’artistique et le créatif ; prendre en compte la particularité de chaque élève … combien de parents en ont rêvé. Le collège associatif l’a réalisé. Produit d’une longue préparation, il ouvre ses portes à l’automne 2011. Le choix a été fait d’un établissement privé sous contrat, pour surmonter les obstacles posés par l’Education nationale. S’inspirant tant de Freinet que de Montessori, de Steiner que d’Ilitch ou de Neil, dix-neuf bénévoles vont y animer des ateliers aussi diversifiés que la poterie, la vannerie, la cartographie, le jardinage, la lutte, l’entrainement mental, la philo, la vidéo, les marionnettes venant se rajouter aux bien plus traditionnels enseignements en math, français, histoire et langues étrangères. Cette incarnation d’une idée utopique ne va fonctionner que grâce à la mobilisation de multiples commissions (groupe de suivi, groupe de jeunes, groupe de parents …) avec comme pilier central l’assemblée pleinière, chargée de décider des grandes orientations. Collège alternatif ou alternative au collège ? La question ne sera jamais tranchée. Le principe d’un établissement autogéré par les élèves sera écarté, au profit d’un espace où ils apprennent à élaborer un projet depuis son esquisse jusqu’à sa concrétisation. Il est vrai que leur implication n’est pas la même selon qu’ils ont choisi d’être là ou qu’ils y sont venus par défaut en réaction à une rupture scolaire. L’aventure se terminera au bout de trois ans, faute de relais pour des volontaires du début qui commençaient à s’essouffler. La vingtaine d’élèves ayant vécu cette expérience passeront avec succès leur brevet, obtenant pour certains leur Bac avec mention. Passionnant !

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1301 ■ 21/09/2021