Les aventures d’un livret d’accueil
« Rencontres » ou les aventures d’un livret d’accueil
Un livret d’accueil en bande dessinée ? L’idée est originale, quoiqu’improbable. Le Conseil général des Deux- Sèvres a démontré que c’était possible. Récit d’une aventure peu commune.
La loi 2002-2 rénovant l’action sociale et médico-sociale a prévu toute une série d’outils destinés à placer l’usager au cœur du dispositif : contrat de séjour, conseil de la vie sociale, chartre des droits et libertés, nomination d’un conciliateur ou d’un médiateur, mais aussi un livret d’accueil. La forme de ce document qui est remis au moment de l’admission, est laissée au libre choix de chaque institution, du moment qu’il présente son fonctionnement, son organisation et les services qu’elle propose. Pour une curieuse raison, les Conseils généraux et plus particulièrement leurs services de l’Aide sociale à l’enfance, pourtant chef de file de l’action socio – éducative ne se sentent pas concernés par une réglementation … qu’ils sont chargés de faire appliquer aux autres ! Ce qui n’a pas empêché un certain nombre de ces collectivités de choisir d’appliquer non la lettre de la loi mais son esprit. Ainsi, des Conseils généraux de l’Ile et Vilaine et du Morbihan qui ont édité chacun leur livret d’accueil. L’action engagée entre 2004 et 2006 dans le département des Deux Sèvres est particulièrement exemplaire.Prélude : se mobiliser
Il est rare qu’une action innovante puisse se dérouler, sans la persévérance et le charisme d’un pilote ou d’un groupe de personnes résolues qui gardent le cap, quelles que soient les intempéries. Dans les Deux Sèvres, la personne ressource qui a porté le projet s’appelle Anne-Marie Illera. Elle est psychologue clinicienne et travaille depuis 1989 à l’ASE, au sein de la Direction de la Prévention, de l’Action Sociale et de la Santé (DIPAS). Compte-tenu de ses expériences et de ses compétences dans le domaine, elle s’est vu confier, en 2004, un mi-temps comme chef de projet. Sa fiche de poste ? Proposer, concevoir et mettre en place des outils intéressants de prévention et de lutte contre les maltraitances. La loi 2002 vient de sortir. Elle jette son dévolu sur le livret d’accueil. Elle vérifie l’applicabilité de ce support à l’ASE. A peine déçue, quand elle apprend que les Conseils généraux n’ont pas l’obligation de se doter d’un tel outil (mis à part pour les Foyers de l’enfance et les lieux de vie), elle décide néanmoins, après accord de sa direction qui soutient cette manière de voir et de faire, de se lancer dans le projet. Elle n’a pas d’idée préconçue sur la forme que cela pourra prendre. Elle commence par proposer aux personnels de son service une réunion de présentation de la loi. A l’issue de sa conférence, elle en profite pour lancer un appel à candidature pour la constitution d’un groupe de travail. Sur les 160 personnes présentes, soixante se portent volontaires. Gros succès d’estime. Mais cela fait bien trop pour travailler de façon efficace.Acte 1 : se connaître
Anne-Marie Illera refusant le principe de sélection des personnes interressées, renvoie à chaque profession le soin de désigner chacune deux représentants. Parmi les 35 personnes qui se retrouvent finalement, le 25 mars 2004, pour la première rencontre du groupe de travail, sont représentés les assistantes familiales, les éducateurs, les assistantes sociales, les puéricultrices, les cadres, les psychologues, les administratifs, les lieux de vie, les maisons d’enfants, le foyer départemental de l’enfance … bientôt rejoints par les partenaires extérieurs : l’Association Deux-Sévrienne de Protection Judiciaire de la Jeunesse, les établissements d’accueil, les avocats et même, pour certaines séances, le juge des enfants. Le rythme des rencontres est alors fixé à deux réunions par mois. Toute personne connaissant la charge de travail en protection de l’enfance mesurera la lourdeur que peut représenter un tel engagement. Une vingtaine de participants, à chacune des séances, vont vivre l’aventure jusqu’à son terme, se déplaçant des quatre coins du département. Les trois premiers mois vont ressembler à une véritable pataugeoire. Chacun intervient de son point de vue. Anne Marie Illera opta délibérément pour le respect de ce temps nécessaire. Elle aurait pu, sinon manipuler au moins induire le groupe pour l’amener sur ce qu’elle voulait faire. Mais, pour elle, pas question de transformer, comme cela se passe si souvent, un groupe de travail en chambre d’enregistrement et/ou alibi d’un chef de projet ayant de toute façon finalisé la démarche engagée. Ces moments de libres échanges et de débats ouverts, semblant n’aboutir à rien, ont pu déranger certains participants habitués à des procédures bien plus cartésiennes.Acte 2 : l’idée géniale
Anne-Marie Illera témoigne : « l’animatrice du groupe que j’étais alors, s’inquiétait des risques d’impasse. La psychologue que je suis toujours savait que c’était ainsi qu’il fallait procéder : pour construire un outil représentatif et pertinent, on doit toujours respecter là où les personnes veulent aller et non chercher à les amener sur son propre terrain ». La sensation de « faire du sur place » ne s’accompagna toutefois pas d’un retrait des participants. Il devait donc bien se passer quelque chose. Le regard rétrospectif porté aujourd’hui par les acteurs qui ont vécu cette période est unanime : sans cette période mise à profit pour tisser une confiance réciproque et comprendre les logiques des uns et des autres, l’action engagée ensuite aurait été bien moins efficace. Rien ne semblait avoir été fait en trois mois … et pourtant tout l’avait été ! Les fondations du groupe venaient d’être posées. L’été 2004 fut l’occasion de réfléchir aux différentes propositions concrètes du groupe : réaliser un CD ou un DVD ou une autre forme encore ? Finalement c’est Fabien Adam, du service communication du Conseil général qui aura l’idée de génie : une bande dessinée. Un dessinateur résidant dans le département est contacté. Jean-Philippe Pogut n’en était pas à son coup d’essai. Il avait déjà publié deux albums. Il n’y connaissait absolument rien à la protection de l’enfance, mais fut tout de suite enthousiasmé par le projet. La proposition soumise au groupe le séduisit aussitôt : le 23 septembre 2004 eut lieu la première rencontre entre le groupe et l’illustrateur. Commençait une collaboration riche et fructueuse qui allait durer 18 mois.Acte 3 : la réalisation
L’objectif que se fixe alors le groupe est bien de réaliser un vrai album de bande dessinée. Le livret aurait donc 48 pages. Il fallait utiliser des vrais personnages de BD. On ferait donc intervenir l’héroïne du premier album de Jean-Philippe Pogut : Mahona. Il était en effet plus intéressant de prendre un personnage qui existait déjà « dans la vraie vie » plutôt que de créer de toutes pièces un personnage ASE et de reproduire ainsi l’exception ASE. Lors d’une séance de casting restée dans toutes les mémoires, le dessinateur a présenté les personnages de la bande dessinée. Pour camper le juge, le référent, la puéricultrice ou l’avocat, il a croqué certains membres du groupe ! Chaque esquisse fera l’objet d’une discussion serrée : fallait-il que Jeanne, l’adolescente placée, porte un piercing au nombril ? La mensuration des seins des femmes représentée avait tendance à être des plus opulentes : ne fallait-il pas la ramener à de plus juste proportion ? La mère de Jeanne était initialement dessinée de façon très stigmatisante, genre « mère indigne ». Ne fallait-il pas lui donner une apparence plus ordinaire ? La scène la plus délicate sera celle montrant le père une ceinture à la main. Comment suggérer, sans choquer, tout en n’induisant rien de précis ? Ce n’est qu’après une scène mimée dans le bureau d’Anne-Marie Illera, que Jean-Philippe Pogut aura l’inspiration. Première vignette : Jeanne se confie à une amie qui l’entraîne voir un adulte. Seconde vignette : des bulles remplis de questions sortent de la fenêtre d’un immeuble. Troisième vignette : l’amie incite Jeanne à répéter ce qu’elle lui a dit. Dans un coin, une pendule indique 14h45. Dans les vignettes suivantes, des bribes de parole s’égrènent : la même pendule annonce 14h56, puis 15h39, enfin 15h50. Dernières vignettes : l’adulte remercie Jeanne de lui avoir parlé, puis lui explique qu’il va faire un signalement.Acte 4 : le produit final
Pour le lecteur, une telle suite peut sembler banale. Cette page, comme toutes les autres, ont pourtant nécessité beaucoup de travail et d’échanges entre l’illustrateur et le groupe chargé de travail. Sans compter le texte proposé au groupe par Anne-Marie ILLERA. Allez demander à des travailleurs sociaux ou à des psychologues de fournir trois lignes de présentation succincte de leur profession, à placer dans la galerie de portraits de la page 17 ? Ils en proposent vingt pages ! Au fur et à mesure de son cheminement, le groupe de travail a souhaité partager avec leurs collègues : deux réunions seront organisées dans chacune des six circonscriptions que compte le département. Mais, il a aussi ressenti le besoin de vérifier auprès des principaux concernés la pertinence de leur production : un groupe d’une dizaine d’enfants de tout âge fut ainsi constitué et régulièrement consulté. Des visites seront organisées en lieu de vie et en établissements. Grâce à cette navette permanente, le groupe aura évité de travailler en vase clos et réussi à coller au plus près de la sensibilité du public concerné. Tout ce travail aboutira à un produit esthétiquement de grande qualité, mais aussi très ludique et interactif. Chaque enfant peut le lire dans l’ordre qu’il souhaite et aller directement à une page qui l’intéresse plus grâce à une baguette magique. Il peut, à plusieurs occasions, dessiner ou écrire sur l’album qui lui a été remis personnellement. La lecture est possible à tout âge, qu’il sache lire ou non (grâce à un code couleurs), l’accompagnement par un adulte lui est à plusieurs reprises conseillé.Acte 5 : la distribution
Anne-Marie Illera a mis un point d’honneur à organiser six goûters, à des dates différentes, à travers tout le département (correspondant aux six circonscriptions de la DIPAS) plus un septième de rattrapage pour ceux qui n’avaient pu être là le jour prévu. Tout au long du mois de février 2006, 650 enfants placés à l’ASE se sont ainsi retrouvés. Une présentation leur a été faite du livret d’accueil. Puis, chacun a été reçu à une grande table par la personne s’occupant de son dossier, qui a inscrit son nom et son prénom dans l’album, avant de le lui remettre officiellement. Les enfants se sont très vite approprié leur livre. Certains l’amènent partout (chez leurs parents, à l’école ou chez le psychologue). L’un dort même avec. L’album semble même avoir parfois des vertus apaisantes, servant d’objet cathartique et de support de leur histoire et de leur souffrance.Le livret a également été proposé aux jeunes majeurs. Le succès obtenu auprès tant des enfants, de leurs parents, que des professionnels a dépassé la seule ASE et le département des deux Sèvres. Anne-Marie Illera a reçu jusqu’à 25 appels téléphoniques par jour de toute la France, sans compter les multiples courriers et mails qui ont tous reçus une réponse. Si les demandes continuent d’arriver à un rymthe constant, aujourd’hui, l’effervescence est un peu retombée. Reste un livret d’accueil, comme il n’en existe nulle part ailleurs, produit par un groupe pluridisciplinaire qui aura mené un travail exemplaire. Au point de rendre peu compréhensible à l’observateur extérieur la déshérence qui semble frapper aujourd’hui une telle expérience.► Illera Anne-Marie - Livret d'accueil
Contact : Anne-Marie Illera - 05 49 06 79 79 - anne-marie.illera@cg79.frLe livret d’accueil est téléchargeable sur le site du Conseil général : www.deux-sevres.com
Ce que dit la loi
L’article L. 311-4. du code de l'action sociale et des familles précise : « Afin de garantir l'exercice effectif des droits et notamment de prévenir tout risque de maltraitance, lors de son accueil dans un établissement ou dans un service social ou médico-social, il est remis à la personne ou à son représentant légal un livret d'accueil auquel sont annexés : a) Une charte des droits et libertés de la personne accueillie (…)
b) Le règlement de fonctionnement »
La circulaire DGAS du 24 Mars 2004 précise le contenu possible de ce livret : la situation géographique de l'établissement, les noms de ses responsables, son organisation générale, voire son organigramme, les garanties souscrites en matière d'assurance, les principales formalités administratives d'admission et de prise en charge, les formes de participation prévue pour les usagers et leurs familles, les coordonnées du médiateur, ainsi que celles de l’autorité judiciaire à l’origine de l’éventuelle mesure éducative.
Dommage que cet outil soit sous utilisé
J’ai participé au groupe de travail dès le début. J’y suis venu très sceptique. Je ne croyais pas qu’il puisse sortir d’une institution comme l’ASE quelque chose d’aussi génial. C’est tellement marginal de faire travailler ensemble des gens qui ne se croisent jamais. J’ai continué à être très dubitatif, lors des trois premiers mois. J’avais l’impression qu’on n’allait déboucher sur rien. Quand cela a commencé à prendre forme, je suis passé de l’incrédulité à l’enthousiasme. Je suis toujours venu avec plaisir. Aujourd’hui, après le changement de majorité au Conseil général, tout semble bloqué. Anne-Marie Illera a même perdu son mi-temps de chef de projet. Je ne pense pas qu’il y ait une volonté politique d’enterrer tous ces projets mais, au contraire, une absence de volonté qui, du coup, laisse aux subalternes la possibilité d’exprimer des « toutes puissances » mal venues. Il n’empêche que ce livret existe, qu’il est connu et reconnu nationalement et qu’il sera difficile de l’enterrer.
C’est quand même curieux de se dire que tout le monde nous envie ce livret et que le département qui l’a produit l’utilise de façon marginale (il commence à ne plus être distribué aux nouveaux enfants accueillis).
C’est en général toujours le même scénario : quand il y a quelqu’un qui veut mener une action généreuse, soit il se pervertit, soit il est cassé, soit il s’en va très vite.
Jacques Benoît - Permanent d’un lieu de vie à Bouillé-Loretz (79) depuis 1986 - Président de la Fédération Nationale des Lieux de Vie
Une entente parfaite
Ce qui m’a fait participer au groupe de travail, c’est la curiosité. J’ai tout de suite été très frappée par la qualité de l’écoute entre les participants. Nous avons réussi à préserver une grande convivialité et une entente parfaite pendant les presque deux ans où nous nous sommes retrouvés. Je me suis très vite sentie à l’aise. J’ai pu m’exprimer librement et mes paroles ont été prises en compte. Lorsque j’ai été amenée à parler au micro pour présenter notre travail, je sentais que tout le groupe était derrière moi. Auparavant, je ne sais pas si je me serais permis de le faire. Cette participation a été aussi très enrichissante. J’ai trouvé passionnant d’apprendre comment on fabrique une bande dessinée. Quand je rentrais chez moi, je parlais avec les enfants que j’ai en garde de ce que nous avions discuté. A la réunion suivante, je remontais leurs remarques et leurs propositions. Je trouve que le titre de l’album est tout à fait représentatif de ce qui traverse notre profession : la rencontre avec l’enfant et avec toutes celles et tous ceux qui se consacrent autour de lui à son bien-être. Cette bande dessinée est un véritable lien entre l’enfant et son entourage.
Françoise Morin - Assistante familliale à l’ASE depuis 2000 - Bressuire (79)
Un outil très utile
J’ai intégré le groupe, dès le début. J’étais déjà convaincue de la nécessité d’un tel travail. J’ai beaucoup apprécié les échanges entre personnes venant d’horizon différents. J’ai trouvé cela très enrichissant. Face à la charge de travail qui enfle démesurément, j’ai vécu cet espace de parole comme une précieuse bouffée d’oxygène. Ma seule inquiétude au cours de notre travail, c’est quand je me suis demandée comment on allait faire pour caser tout ce qu’on avait à dire dans les bulles. Ma fonction m’amène à recevoir les parents et leur enfant qui doit être placé. Je remets donc le livret d’accueil à l’enfant. Je trouve que cela permet d’apaiser des situations qui sont parfois très tendues. Cela m’arrive aussi de le donner aux parents. C’est un outil de grande pertinence et d’une grande utilité qui ne peut apporter que des bénéfices à notre travail. Quand nous avons déménagé nos bureaux récemment, j’ai bien pris soin d’emporter avec moi ma réserve de livrets. Je reste persuadée qu’il faut une impulsion centrale du service pour redonner à cet album toute sa place en tant que support de notre intervention.
Marylène Poublanc -Attachée, Chef de bureau ASE - A l’ASE depuis 1985
« Rencontres »… Mode d’emploi
Plutôt que de s’adresser directement à l’enfant, le choix a été fait de raconter le récit d’un héros qui l’accompagnerait dans sa découverte de l’ASE. Il va ainsi rencontrer :
▪ Mahona : l’héroïne de l’album n’a pas été inventée pour l’occasion. Elle existait bien avant l’idée du livret d’accueil. Elle a été crée par l’illustrateur Jean-Philippe Pogut en 2004 dans un album « Monstrueuses Vacances ». Cette malicieuse petite fille au visage expressif sert de guide pendant toute la bande dessinée …
▪ Simon : ce petit garçon âgé de 6 ans est en accueil provisoire. Sa maman a beaucoup de difficultés à s’occuper de lui au quotidien. Elle a donc signé un contrat administratif. Mahona va à la rencontre de Simon qui accepte de lui raconter son histoire. A la fin de l’album, l’enfant finira par retourner vivre chez sa mère.
▪ Jeanne : âgée de 14 ans, cette adolescente a subi de la part de son père des mauvais traitements, sans qu’à aucun moment on n’en connaisse la nature. Elle a été placée sur décision judiciaire. Elle aussi va confier son histoire à Mahona.
▪ Monsieur Kicé : Monsieur « Kicé tout » est appelé à la rescousse, dès qu’il est question de quelque chose d’un peu plus compliqué. Il se déplace par magie de page en page. Certaines, intitulées « pour en savoir plus » abordent en profondeur des sujets comme les relations avec la famille, les lieux d’accueil, les décisions du juge, le contrat d’accueil… Pour soulager la lecture de la page, Monsieur Kicé y est montré dans des situations cocasses : en train de se préparer à sortir … et descendant la rampe de l’escalier à califourchon, donnant des explications, tout en se faisant un hamburguer … qui devient aussi haut que le plafond. C’est monsieur Kicé clôt l’album, occupé qu’il est à calculer sur le mur l’équation mathématique qui permettra de mettre définitivement fin aux placements. A Noter que monsieur Kicé peut être joint par internet puisqu’il possède une adresse e-mail !!!
▪ un nounours a été choisi comme « voix off » pour donner des conseils pendant la lecture : « Jeanne va te raconter son histoire, mais c’est son histoire bien sûr, chacun a une histoire différente » ou encore « si tu veux, marque à ta façon la case qui correspond à ton histoire »
Il existe aussi une baguette magique qui lorsqu’elle apparaît, indique d’autres pages qui traitent du même sujet. Joint au code couleurs (rose pour l’accueil judiciaire et orange pour l’accueil provisoire), cela permet astucieusement une lecture interactive.
Dense et riche, touffus et détaillé, « Rencontres » ne se lit pas en une seule fois. Il se parcoure, se picore ou se dévore. On y revient, on s’y attarde ou on s’en éloigne momentanément. Ce n’est pas un livre de chevet, c’est un livre de référence qu’on va chercher quand on en a besoin. L’enfant peut y retrouver toute ou partie de son histoire. L’album lui appartient. Il peut le garder, le prêter, le montrer, le cacher…… Ce livret d’accueil original peut recevoir toutes les projections, les haines, les désespoirs et aider l’enfant à se mettre à distance d’un passé parfois bien pesant. Mais au-delà de toutes ces fonctions, il a un avantage essentiel : celui d’exister !
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°913 ■ 22/01/2009