(Des)espoir de logement

Familles migrantes, locataires expulsés avant la trêve hivernale, sans domiciles fixe en quête de places d’accueil, demandeurs d’asile en fin de prise en charge, jeunes adultes mis à la porte de chez leurs parents, mineurs non accompagnés en errance, travailleurs précaires dormant dans leur voiture, naufragés exclus des CHRS, malades mentaux sortant d’hospitalisation, femmes fuyant les violences conjugales, adolescents en fugue … la liste est longue de ces populations à la rue qui hante les gares, les stations de métro, les halls d’hôpitaux, les bouches de ventilation … pour se mettre à l’abri du froid et de la pluie. Trop souvent, les travailleurs sociaux sollicités en sont réduits à la débrouille et au système D, pour tenter de leur trouver une solution improbable. Qu’ils soient au standard du 115, dans leur permanence d’assistant(e) de service social, dans les locaux de l’ASE, dans les centres d’accueil, dans les CCAS … tenter de procurer un logement d’urgence est l’un de leur pire cauchemar. C’est un puits sans fond : écoper un sceau quand trois remplissent la barque. L’estimation moyenne du nombre de personnes dormant à la rue se situe entre 20 à 25.000 personnes, dont 700 enfants rien qu’à Paris. Une telle situation a ému jusqu’au plus haut de l’Etat. En 2006, le candidat à la présidentielle Nicolas Sarkozy voulait « qu’en deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir ». Le 27 juillet 2017, le Président Macron affirmait : « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus ». On attend toujours.

 Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1264 ■ 07/01/2020