Gérer l’hôpital comme une entreprise

Le soin consiste à traiter les problèmes physiologiques, physiques et psychologiques d’un patient avec pour objectif de rétablir l’équilibre de sa santé. L’accompagnement social, quant à lui, s’intéresse au contexte de vie du sujet, son parcours passé, présent et futur, son entourage familial et amical, ses conditions d’existence, ses ressources etc … D’un registre en apparence divergent, le médical et le social n’ont pourtant pas à s’opposer, ni à se concurrencer, mais à s’articuler et à se compléter. Le malaise qui envahit le monde hospitalier met particulièrement à mal cet ajustement. Uniquement préoccupées par la gestion financière et les économies à réaliser, les directions des hôpitaux font trop souvent pression sur le corps médical pour respecter au plus près les impératifs budgétaires. Résultat : la durée de séjour se réduit de plus en plus. Aussitôt l’acte médical réalisé, le lit doit être libéré. A l’assistant(e) de service social de l’hôpital de se débrouiller pour trouver une solution immédiate. Un Foyer médicalisé ? Un an d’attente. Un EPHAD ? Pas de place dans le public. Et dans le privé, les coûts sont prohibitifs. Le portage de repas ? Difficile de payer 8 € par jour quand on en gagne 800 par mois. L’aide à domicile ? La personne refuse parfois cette intrusion. Un patient sorti trop tôt ? Il risque d’être réadmis aux urgences peu de temps après. « Ce n’est pas mon problème. Vous devez faire sortir le patient le plus vite possible ! ».

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1268 ■ 03/03/2020