Du symbole à la réalité

Toute croyance mystique est respectable, sauf quand elle entrave la raison.

Si l’on en croit le biologiste américain Jerry Crone, 40 % de ses compatriotes adhèreraient au récit biblique de la création, 33 % pensant que s’il y a bien eu évolution, ce serait Dieu qui l’aurait guidée. Seuls 22 % d’entre eux seraient convaincus de la théorie Darwinienne expliquant le processus qui a vu la nature se transformer profondément au cours des millions d’années.

Dérapages obscurantistes

Il est stupéfiant de constater que près des trois-quarts d’une nation au premier rang de la recherche scientifique et de l’innovation technologique croient d’une manière littérale à des fables aussi primitives. Certes, tous les peuples ont toujours conçu leur propre cosmogonie pour répondre au besoin de percer le mystère de leurs origines. Pour autant, beaucoup d’entre eux ont su comprendre la dimension allégorique de leurs mythes et leur fonction de transmission d’un enseignement, de valeurs et des modèles de conduites. Et nombre de religions ont su percer le sens des paraboles, des symboles et des métaphores de leurs écrits fondateurs. Manifestement … pas les américains. Chez nous, la croyance en la vérité intrinsèque des récits initiatiques ancestraux existe aussi (9% des français ne doute-t-il pas que la terre soit ronde ?). Elle obscurcit et trouble notre culture commune. Echanger et discuter, argumenter et raisonner, démontrer et prouver sont les seules façons de la faire reculer.


Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°237 ■ Mars 2023