Non, mais il y contribue, affirme-t-on souvent … sans pour autant le garantir !

« Ce que je veux faire quand je serai adulte ? Gagner plein de fric ! » Qui n’a pas entendu, un jour, cette réponse péremptoire un tantinet provocatrice d’un ado à une question faussement ingénue ? Certes, il n’y a rien de plus légitime que de revendiquer de vivre avec un revenu décent qui évite de se retrouver dans le rouge, chaque 20 du mois. Mais, y a-t-il une proportionnalité entre le bien-être ressenti et le montant du salaire versé sur son compte en banque ? Rien n’est moins sûr !

Comment réussir sa vie ?

Le 14 avril 2022, un sondage de l’INSEE interrogeait un panel sur son degré de satisfaction face à sa vie (pas satisfait du tout = 0 / très satisfait = 10). Les 5 % percevant moins de 800 € s’attribuaient une note de 6,43/10. Les bénéficiaires d’un revenu de 2 100 € l’évaluaient à 7,5/10. Quant à l’estimation des 1 % gagnant 6 500 € mensuels, elle atteignait seulement … 7,6/10 ! Huit fois plus de fric que les plus pauvres pour un peu plus d’un point de bonheur en plus ! Si la précarité financière induit le stress de la survie, l’angoisse du lendemain et la détresse face aux dettes, la richesse ne garantit ni l’estime, ni l’accomplissement, ni la reconnaissance de soi. A cet ado, on pourrait répondre : « ce qui compte c’est que tu sois heureux dans ta vie professionnelle, affective et relationnelle : cela, tout l’argent du monde ne suffira pas à te l’assurer ! »

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°234 ■ Décembre 2022