Jusqu’où se faire entendre?

Près de six ans de billets d’humeur dans le Journal de l’animation, depuis septembre 2019. Tous n’ont pas été mis en ligne. L’occasion pour cet été 2025 de se rattraper

 

Ils font la une de l’actualité, avant de céder la place au suivant

Des commandos anti-avortement occupant de centres d’interruption volontaire de grossesses jusqu’à ce qu’une loi de 1993 pénalise ces actions. Des antispécistes condamnés en 2019 pour s’être s’attaqué à des boucheries. Des antivax mettant récemment le feu à des centres de vaccination. … Les coups d’éclat se voulant tout autant spectaculaires que symboliques ont toujours existé, bien souvent dans l’indifférence de la majorité silencieuse.

Décryptage

Aucun de ces groupes ne se ressemble, les valeurs pour lesquelles ils combattent étant bien différentes. Ils partagent néanmoins trois points communs. Le premier, c’est leur profonde conviction, quant à la justesse de leur combat qu’ils considèrent comme vital contre ce qui représente à leur yeux une injure insupportable à l’idée qu’ils se font de l’humanité. Le second, c’est leur influence éminemment minoritaire face au reste de la société. Enfin, le troisième qui se déduit des deux premiers, c’est leur détermination à vouloir marquer l’opinion publique et la conquérir à leurs idées. Ces mobilisations s’abreuvent d’autant plus au sentiment d’urgence et de désespoir, que leur cause semble n’avoir que peu d’écho. Forcer l’écoute et la prise de conscience nécessite alors de se montrer de plus en plus insistant et intrusif, démonstratif et provocateur. Mais, jusqu’où peut-on aller, la légitimité des uns s’arrête là où commencent celle des autres ?

 

Jacques TrémintinJournal de l’animation ■ n°222 ■ octobre 2021