Combattre le virus

Va-t-on vers une discrimination de 21% de la population ?

Si l’on en croit le réseau sentinelle, l’herpès, varicelle, hépatite sont en recrudescence. Mais, il est une affection en provenance de l’Asie et l’Europe du sud que les pouvoirs publics n’ont pas encore diagnostiquée : la misopédie. Elle se manifeste sous une forme de plus en plus envahissante : les offres de loisirs « sans enfant ». Hôtels, camping, cinémas, voire mariage commencent à afficher « no kids » à leur entrée. On ne veut plus de leurs rires, de leur énergie, de leurs chahuts. Après tout, n’est-il pas légitime d’aspirer au calme, au silence et à la tranquillité, quand on veut profiter d’une activité de détente ? C’est vrai qu’un enfant, c’est vivant, c’est émotif, c’est remuant. Cela peut déranger, irriter, perturber.

Mais, il est une autre aspiration tout autant fondée éthiquement, c’est le vivre ensemble et la tolérance à l’égard de la différence. Où commence l’exclusion d’une catégorie de la population, où se termine-t-elle ? A qui le tour après les enfants ? Les personnes avec handicap, les vieillards, les obèses, les pauvres ? Pourquoi pas les noirs, les juifs ou les arabes pendant qu’on y est ? Avec bien sûr le pire : un enfant noir, handicapé, obèse, pauvre et de confession juive ! Ce n’est pas les enfants qu’il faut stigmatiser, mais celles et ceux qui les excluent.

Au mois d’août, le gérant d’un parc d’attraction situé dans les Pyrénées orientales a été placé en garde à vue pour avoir refusé l’accès à un groupe de 150 vacanciers israéliens âgés de 8 à 16 ans. Il n’y a rien de plus ignoble que de refouler des enfants d’un espace de jeu, sous n’importe quel prétexte de sa nationalité. Une enquête de flagrance a été déclenchée pour « discrimination fondée sur la religion dans le cadre de l'offre ou de la fourniture d'un bien ou d'un service ». Aucune espèce de tolérance de saurait être admise, en la matière.

Il est important de rappeler que l’article 225-1 du Code pénal utilisé dans cette affaire, qui punit jusqu’à 45.000 euros d'amende et trois ans de prison toute discrimination, concerne celle « fondée sur l'âge ou la situation de famille » ! La justice sera-t-elle aussi diligente pour sanctionner les lieux refusant les enfants non en fonction de leur couleur de peau, leur croyance ou leur origine ethnique, mais tout simplement parce qu’ils sont des enfants ?