Le long chemin contre la maltraitance

Il est essentiel de ne pas croire trop vite un combat gagné, afin de ne pas réduire nos efforts
L'UNICEF publiait, à la fin de l'été, de terrifiantes statistiques : dans le monde, on compte un milliard de mineurs qui sont victimes châtiments corporels, cent vingt millions de filles qui subissent des sévices sexuels et plus de la moitié de celles qui sont âgées entre 15 et 19 ans (soit cent vingt six millions) pensent qu'il est parfois justifié qu'un mari ou un partenaire batte parfois sa femme !


Une prise de conscience récente
Ces informations ont de quoi faire frémir. Le chemin menant à la paix et à la médiation non violente des conflits sera bien long à parcourir, tant que les adultes ne seront pas convaincus que l'on peut et l'on doit régler ses différents sur un autre mode que la violence, en ayant bénéficié eux-mêmes d'une enfance exempte de mauvais traitements. Mais ces chiffres doivent nous convaincre encore plus de la pertinence de prévenir et d'accompagner les enfants victimes de maltraitance. Même si notre pays a connu d'immenses progrès en la matière, respectant infiniment plus la place de l'enfant, nous n'avons guère de leçons à donner aux autres nations. D'abord parce que ce changement radical face aux petits d'homme n'a commencé dans notre pays que depuis moins d'un quart de siècle. Ensuite, parce que notre opinion publique et nos hommes politiques refusent toujours toute loi contre la fessé et les châtiments corporels. Preuve s'il en est que le combat est loin d'être gagné et que bien des efforts sont encore nécessaires.

 

Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°154 ■ décembre 2014