« Ouvrez des écoles, vous fermerez des prisons » avait lancé Victor Hugo, en son temps. Aujourd’hui, notre gouvernement ferme des écoles et ouvre des prisons. Face au projet de François Hollande de créer, en cinq ans, 60.000 postes à l’école, la majorité gouvernementale vient de répliquer, en votant la création, sur cinq ans, de … 24.000 places supplémentaires d’incarcération. La première mesure coûterait 2,5 milliards d’€. « Irresponsable », « irréaliste », « démagogique », hurle la droite qui trouve tout à fait prioritaire de consacrer 3,5 milliards d’€, à créer plus de lieux de détention.  Luc Chatel, ci-devant ministre de l’Éducation nationale, n’a pas tardé à apporter sa petite touche. Après avoir osé affirmer que « la formation de nos enseignants est un pilier de notre politique » (rappelons que l’année de préparation avant la mise en poste des jeunes enseignants a été supprimée !), il s’est étonné que le candidat socialiste veuille s’attaquer à la violence à l’école, en augmentant le nombre d’adultes dans les établissements les plus difficiles. Il a rappelé fièrement le personnel supplémentaire qu’il avait mis à disposition : des équipes mobiles de sécurité dans chaque académie et des policiers référents (sic !). Si l’on peut s’interroger sur ce que fera vraiment la gauche, si elle gagne, on est sûr d’une chose : la droite reste convaincue par le précepte de Nicolas Sarkozy : « la répression est la meilleure des préventions ».

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1051 ■ 23/02/2012