Se souvenir

Se souvient-on des 275 000 enfants ou adultes affectés d’une déficience mentale ou physique qui furent assassinés par le Troisième Reich ? Se rappelle-t-on des 400.000 personnes considérées comme « génétiquement inférieurs » qui furent stérilisées entre 1934 et 1945, au nom de l'« hygiène raciale » ? Quelle mémoire subsiste-t-il des 50.000 personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques français, sous le régime de Vichy, mortes par abandon, absence de soin, sous-alimentation ou autres maltraitances ? Alors même que chaque village de notre pays a érigé un monument pour commémorer l'une des pires boucheries de notre histoire, pas un seul symbole ne vient rappeler les massacres perpétrés contre les plus vulnérables, lors de la seconde guerre mondiale. Serge Gardou Professeur à l'Université Lumière Lyon 2 vient de lancer, avec Sylvie Guillaume, députée européenne, et Jean-Marc Maillet-Contoz, lui-même en situation de handicap, un appel national pour la création d'un mémorial en hommage aux enfants, femmes et hommes fragilisés par la maladie et le handicap, qui furent exterminés par le régime nazi ou condamnés à mourir par celui de Vichy. Beaucoup sont convaincus que le degré d’humanité d'une société se mesure au comportement qu’elle adopte à l’égard de ses membres les plus fragiles. Ce consensus reste implicite. Le rappeler d’une manière explicite n’est pas vain : il vient affirmer avec force que celui ou celle qui est marqué par la déficience est un autre nous même.


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Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1126 ■ 14/11/2013