Menace sur le service de Maurice Berger
François montre, par ses comportements, combien il relève d’un accompagnement spécialisé en psychiatrie. Sa perversité le rend dangereux pour lui, comme les autres. On ne sait où l’adresser, tant sa prise en charge est complexe. Le service psychiatrique spécialisé n’en veut plus, puisqu’il ne « travaille pas dans la contrainte ». Le dispositif de protection de l’enfance n’est pas équipé pour l’accueillir. Et si l’on se tournait vers le service de soins du Docteur Maurice Berger, situé au coeur du CHU de Saint Etienne ? Mauvaise pioche : il est menacé de fermeture. Il a, pourtant, accumulé depuis trente quatre ans un véritable savoir faire dans le soin aux enfants soumis à des traumatismes relationnels précoces, négligences, maltraitances, exposition à des scènes de violence conjugale, etc., et la prise en charge de leurs conséquences, en particulier l’apparition de comportements violents. L’Unité d’hospitalisation à temps complet de longue durée accueillant des enfants âgés de 3 à douze ans a été fermée le 27 juillet. Deux hôpitaux de jour de douze places chacun, couplés à cinq classes thérapeutiques et à un service de placement familial sont aussi sur la sellette. Tout va très bien. Le déficit de la sécurité sociale va pouvoir être limité. Des économies vont enfin être trouvées. Que va devenir François ? Pas de problème. Il suffit d’attendre qu’il viole un autre enfant. Tout sera réglé : on le placera en centre pénitentiaire pour mineurs.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1126 ■ 14/11/2013