Un comble

Le Conseil général de Vendée a décidé de regrouper tous les services de la Maison départementale des personnes handicapées dans un même bâtiment. Son Président est venu, bras dessus bras dessous avec le Préfet, visiter les nouveaux locaux, se félicitant de cette notable amélioration du service public. Las ! Ni l’un, ni l’autre n’ont remarqué que l’entrée du service était barrée par de lourdes portes non automatisées, particulièrement pratiques pour les personnes en fauteuil roulant. Alors que la loi de 2005 exige que, dans un délai de dix ans, tous les bâtiments publics soient rendus accessibles, il était tout à fait normal que la principale institution chargée d’appliquer les mesures de compensation par rapport au handicap montre l’exemple. Sans doute piquée au vif par la presse locale qui n’a pas hésité à se goberger de cette magnifique prouesse, la commission exécutive de la maison du handicap de Vendée a commandité précipitamment des travaux pour aménager l'automatisation des portes d'entrée. Au-delà de cette anecdote tragicomique qui démontre ce que peuvent donner des décisions prises par une poignée de technocrates dont le sens des réalités et l’inspiration pratique ont toujours fait merveille, reste le constat de l’état affligeant de notre société, quant à sa capacité à prendre en compte la différence. Quand il s’agit de proclamer des grands principes, il n’y a pas assez de place à la tribune. Quand il faut les concrétiser, ça ne se bouscule pas au portillon !

 

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1102 ■ 18/04/2013