Expatrions-nous !
La rentrée s’est bien passée. L’Etat s’est inscrit dans l’air du temps, en contribuant à la vague de licenciements qui touche notre pays : comme prévu, le 30 juin, il a mis un terme au contrat des 30.000 employés de vie scolaire. D’autres prendront leur place en septembre. Ces emplois contribuent à encadrer collégiens et lycéens. C’est là une présence adulte essentielle, facteur de prévention de la violence. Ils ne doivent pas être confondus avec les auxiliaires de la vie scolaire dédiés à l’accompagnement des enfants porteurs de handicap. Les premiers peuvent être recrutés trois fois un an, les seconds deux fois trois ans. Quand les uns et les autres commencent à accumuler savoir faire et expérience, c’est le retour à la case chômage ! Stupidité affligeante d’une gestion du personnel dominée par la précarisation et le déni de l’importance des acquis, pourtant si précieux dans ce type de fonction. Mais l’Etat n’est pas toujours si mauvaise mère. Nicolas Sarkozy a tenu à faire appliquer sa promesse faite aux français expatriés, lors de sa campagne présidentielle : prendre en charge le coût de la scolarité de leurs 100.000 enfants. Les frais de terminale ont été remboursés en 2007, ceux de première en 2008, de la seconde en 2009, etc… soit à l’orée 2018, 743 millions d’euros par an ! Les entreprises en finançaient jusqu’alors l’essentiel. Elles vont pouvoir y renoncer. Comme quoi, mieux vaut être riche et expatrié, qu’employé précaire de l’Etat. Etonnant, non ?
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°940 ■ 10/09/2009