Pas question ici de tomber dans le discours populiste et souverainiste qui charge Bruxelles de tous les maux. La création de la Communauté européenne aura permis d’établir la paix et la fraternité entre des peuples déchirés, en moins de cent ans, par trois guerres responsables de près de 28 millions de morts. L’action sociale déployée par l’Europe est loin d’être négligeable. Nombre de nos institutions auront profité, de près ou de loin, des crédits (entre autres) du Fonds Social Européen. Il ne faudrait donc pas qu’un seul arbre cache la forêt. Pour autant, l’arbre en question n’est pas du style Bonsaï, mais plutôt Séquoia ! Le programme d'aide alimentaire destiné aux plus pauvres verra son budget 2012 passer de 500 à 113 millions d'euros, avant de disparaître en 2013. La Justice a tranché : cette aide devait provenir des stocks d’aliments et non du budget. Or, ces stocks sont épuisés. Si, en 2008, aucun obstacle juridique n’est jamais venu contrarier l’utilisation de 1.500 milliards d’Euros pour sauver les banques, permettre à nos concitoyens les plus pauvres de manger semble poser un problème de droit ! Certains n’ont toujours pas compris le rejet massif par les électeurs français de la Constitution européenne, en 2005. Une décision aussi inique leur permettra peut-être d’y voir plus clair. Qu’elles soient locales, nationales ou européennes, les manifestations d’égoïsme, de l’argent roi et de mépris de la misère sont toujours aussi répugnantes !

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1026-1027 ■ 14/07/2011