Haro sur le handicap
Le 27 septembre, l’A.P.F., décidément en pointe, organisait une journée de protestation contre la remise en cause de l’obligation faite par la loi de 2005 de rendre accessible, d’ici à 2015, le bâti aux personnes porteuses de handicap. Par trois fois déjà, notre majorité gouvernementale avait essayé de revenir sur ce droit. Le Conseil constitutionnel a censuré la quatrième tentative : l’article 19 la loi du 28 juillet 2011 prévoyant des dérogations qui devaient permettre aux maîtres d’ouvrage d’échapper à leurs obligations. Une bataille de perdue, mais pas la guerre : un 5ème projet serait en préparation. En attendant, d’autres victoires ont été engrangées. Ainsi, de la réduction de cinq à deux ans de la durée d’attribution de l’Allocation d’adulte handicapé. Autant dire qu’après son obtention, il faudra déjà songer à son renouvellement. Si, au passage, certains s’y perdent ou s’épuisent, ça fera toujours des économies. Ainsi, de la limitation de l’allocation différentielle accordée en cas d’activité salariée, aux seules personnes travaillant moins d’un mi-temps. Curieux encouragement à l’emploi. Quant à la formation supérieure aux enseignements adaptés, elle concernait 152 professeurs en 2005, contre … 75, cette année. Sans compter que 1.500 des 4.194 classes spécialisées viennent d’être confiées à des enseignants sans formation spécifique, souvent débutants. Si l’on rajoute les 5.000 élèves privés d’AVS, décidément, le secteur du handicap est à la fête !
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1034 ■ 13/10/2011