La Suisse à l’avant-garde
L’APF et l’association Cho(o)se ont lancé un appel pour « l’assistance sexuelle des handicapés ». De quoi relancer l’âpre controverse qui oppose les partisans du droit à la vie intime pour tous et les pourfendeurs d’une prostitution qu’ils ne veulent pas voir se cacher derrière le service à la personne. La Suisse, elle, a tranché : 110 euros, pour une heure, non remboursés par les assurances santé suisses (alors qu’aux Pays-Bas, la sécurité sociale prend en charge deux prestations, par mois) : c’est le coût d’une séance d’assistant(e) sexuel(le) proposée depuis 2009, par l'association Sexualité et Handicaps pluriels. Environ 80 personnes, porteuses tant de handicaps physique que mental, en ont déjà bénéficié. Voilà un pays qui innove. Nous avions déjà évoqué, (LS n°992), l’ouverture polémique en 2013, d’un parc d’attraction destiné faire comprendre les difficultés du handicap physique ou mental. Voilà que ce 8 octobre aura lieu, à Lucerne, la seconde édition de l’élection nationale de Miss Handicap 2011, avec dix candidates âgées de 18 à 31 ans. S’agit-il là d’un mimétisme, visant à singer la valorisation, comme dans le monde des valides, d’une féminité résumée à la seule capacité à exciter les mâles et à la beauté physique d’un corps réduit à l’état d’objet ? Ou, au contraire, a-t-on à faire à une tentative pour banaliser le handicap, en rapprochant les personnes qui en sont atteintes des mœurs du reste du monde ? Au lecteur de se faire son opinion.
Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1033 ■ 06/10/2011