Rémunération et récupération garanties?

Initiée par le syndicat Solidaires Isère en 2007, la saisine de la Cour de justice de l'Union Européenne vient de déboucher sur une décision enjoignant la France à respecter la législation du travail, dans les séjours de vacances de mineurs. Dorénavant, les animateurs devraient bénéficier de 11 heures de repos, par période de 24 heures. Cessons d’exploiter des jeunes et renforçons l’encadrement des enfants, défend-on d’un côté. L’application d’une telle mesure signe la fin des colonies dont le prix deviendrait alors tout à fait prohibitif, réplique-t-on de l’autre. Doit-on, au prétexte qu’on vous désigne comme militant de l’enfance, travailler quinze à seize heures par jour, en étant payé deux heures de SMIC ? Mais, que deviennent l’engagement et l’implication dans la fonction éducative, si l’on reste collé à sa montre, pour ne pas dépasser l’heure limite ? Chacun possède une part de vérité, dans son argumentation. L’amplitude horaire a déjà été appliquée dans les internats éducatifs.  Les « transferts » s’y sont raréfiés. Aux arrangements à l’amiable, pour récupérer la semaine complète travaillée auprès des enfants, lors de séjours de vacances, succédait la nécessité de doubler les personnels devant se succéder toutes les 12 heures. Bonjour la continuité dans la présence des mêmes adultes ! Quelle que soit la solution trouvée, l’intérêt bien compris des salariés ne devrait pas ignorer que les principaux bénéficiaires sont les enfants.

 

Jacques Trémintin – Journal De l’Animation ■ n°122 ■ octobre 2011