Fin 2015, le Haut conseil à l’égalité édictait ses recommandations pour éviter tout stéréotype de genre dans la communication. On a ainsi vu fleurir des terminaisons féminines : dorénavant, on ne parle plus par exemple d’une manière générique d’adolescents, mais d’adolescent.e.s. Très bien ! Mais, le diable se cache dans les détails. Que fait-on des transsexuels ? Bon, dorénavant, il faudrait dire : « adolescent.e.s cisgenres* ou né.e.s femme mais se sentant homme ou né.e.s homme se sentant femme ». C’est déjà plus correct. Il ne faudrait toutefois pas oublier les êtres humains hermaphrodites possédant à la fois des organes mâles et femelles. Corrigeons donc : « adolescent.e.s cisgenres ou né.e.s femme mais se sentant homme ou né.e.s homme se sentant femme ou doté.e.s d’organes mixtes pouvant se sentir soit femme soit homme ». Ouf, on l’a échappé belle ! Mais, déjà les personnes de sexe neutre protestent : de quel droit devrions-nous les ignorer ? Il faut compléter : « adolescent.e.s cisgenres ou né.e.s femme mais se sentant homme ou né.e.s homme se sentant femme ou doté.e.s d’organes mixtes pouvant se sentir soit femme soit homme ou se revendiquant de sexe neutre ». Voilà qui est fait. Mais, reste un autre combat décisif : l’application de ce principe aux toilettes publiques ! Après tout, pourquoi y en aurait-il seulement pour les être humains cisgenres ? Déjà l’université de Tours aurait pour projet d’en ouvrir des « neutres » pour les transsexuels. Des pétitions seraient en préparation chez certaines personnes de petite taille, portant des cheveux roux ou arborant des dents du bonheur, pour obtenir elles aussi la reconnaissance de leur identité spécifique, dans ces lieux stratégiques. Au risque d’être accusé de mépriser les droits des minorités et de défendre l’emprise morale de la majorité, j’en appelle à la mixité, au mélange, à l’entremêlement, au pêle-mêle et à la synthèse.

* dont l’identité de genre correspond au sexe biologique

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1217 ■ 16/11/2017