Les attentats qui, en 2015, ont ensanglanté notre pays ont réactivé un sentiment patriotique. Les drapeaux tricolores ont fleuri aux balcons. La Marseillaise a vibré dans les assemblées  et dans les rues. L’orgueil national s’est raffermi. Et c’est vrai qu’on peut être fier de notre pays. Car, si la France a été martyrisée, c’est parce qu’elle s’est toujours montrée généreuse, parce qu’elle reste le symbole éternel des droits de l’Homme et parce qu’elle continue à être fidèle à son idéal de justice sociale. Sa générosité ? Elle a éclaté au grand jour à travers le nombre de réfugiés syriens qu’elle a accueillis. Tant de nations tergiversent depuis des mois, laissant des familles entières s’entasser à leurs frontières. Notre pays, lui, s’est montré réactif. En septembre, il avait promis 30.000 accueils ? Tenant tous ses engagements, fin mars, il en avait reçu … 62 ! Son combat pour les droits de l’Homme ? Notre pays a remis la légion d’honneur au prince héritier d’Arabie Saoudite voulant ainsi rendre hommage à ce combattant d’une démocratie réputée pour ses 82 condamnations à mort du premier trimestre 2016, dont certaines par décapitation. Il fallait bien quand même le remercier pour les emplois préservés, grâce aux 10,3 milliards de contrats d’armement signés l’an passé avec ce pays. Son sens de l’équité ? Appliquant la doctrine de la Communauté européenne qui impose une concurrence libre et non faussée entre les paysans des nations membres, notre pays a renoncé à toute régulation en matière agricole. L’effet de la compétition qui s’est déchaînée ? Des prix de vente inférieurs aux coûts de production ! Normal : la loi du marché évince les moins compétitifs. Et, elle en a effectivement éliminés : deux suicides de paysans par jour ! C’est l’émotion qui m’étreint à évoquer le nom de ma patrie solidaire des peuples opprimés, à voir flotter nos trois couleurs emblèmes de l’équité et à entendre notre hymne symbole des valeurs humanistes. Garde  vous !

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1184 ■ 28/04/2016