Viol
Condamnable toute relation d’amour physique se transformant en agression sexuelle ? Manifestement, pas pour tout le monde.
Selon un sondage rendu public en mars 2016* : 63 % des personnes interrogées considèrent qu’il est plus difficile pour les hommes que pour les femmes de maîtriser leur désir sexuel ; 40 % considèrent que l’attitude provocante en public de la victime atténue la responsabilité du violeur ; 21 % que les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées. Résumons-nous : les hommes ont une libido débordante. Ils ne peuvent se retenir quand on les provoque. De toute façon, la victime y prend plaisir.
Accablant
De telles représentations sont désespérantes : que de chemin à parcourir encore pour combattre les stéréotypes sexistes ! Appliquons ce raisonnement paralogique à d’autres sujets. Les chauffards ne peuvent s’empêcher de rouler vite ? Les constructeurs de voitures sont responsables des accidents, car ils ne brident pas leurs moteurs. Les braqueurs ont un besoin irrépressible d’argent ? Les convoyeurs de fonds sont responsables des attaques de fourgon, car ils circulent avec de l’argent liquide. Et allons-y, pourquoi pas : les islamistes attaquent le bataclan ? C’est parce qu’il s’y jouait de la musique satanique. On est là dans une totale inversion des rôles : la victime devient responsable de ce qu’elle subit et le coupable déresponsabilisé des actes commis. Déconstruire ces sophismes, c’est participer au mieux vivre ensemble du public que nous côtoyons.
* enquête « Les Français et les représentations sur le viol » Mémoire traumatique et victimologie – Ipsos, décembre 2015
Selon un sondage rendu public en mars 2016* : 63 % des personnes interrogées considèrent qu’il est plus difficile pour les hommes que pour les femmes de maîtriser leur désir sexuel ; 40 % considèrent que l’attitude provocante en public de la victime atténue la responsabilité du violeur ; 21 % que les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées. Résumons-nous : les hommes ont une libido débordante. Ils ne peuvent se retenir quand on les provoque. De toute façon, la victime y prend plaisir.
Accablant
De telles représentations sont désespérantes : que de chemin à parcourir encore pour combattre les stéréotypes sexistes ! Appliquons ce raisonnement paralogique à d’autres sujets. Les chauffards ne peuvent s’empêcher de rouler vite ? Les constructeurs de voitures sont responsables des accidents, car ils ne brident pas leurs moteurs. Les braqueurs ont un besoin irrépressible d’argent ? Les convoyeurs de fonds sont responsables des attaques de fourgon, car ils circulent avec de l’argent liquide. Et allons-y, pourquoi pas : les islamistes attaquent le bataclan ? C’est parce qu’il s’y jouait de la musique satanique. On est là dans une totale inversion des rôles : la victime devient responsable de ce qu’elle subit et le coupable déresponsabilisé des actes commis. Déconstruire ces sophismes, c’est participer au mieux vivre ensemble du public que nous côtoyons.
* enquête « Les Français et les représentations sur le viol » Mémoire traumatique et victimologie – Ipsos, décembre 2015
Jacques Trémintin – Journal de L’Animation ■ n°169 ■ mai 2016