Dans un communiqué publié fin 2015, DAESH appelle ses affidés à s’en prendre aux enseignants et aux services sociaux. La raison ? Les premiers transmettent des valeurs opposées à la seule vérité : la sienne. Quant aux seconds, ils prennent en charge les enfants retirés aux familles soupçonnées de dérive terroriste. Bienvenu au club ! Après tous les autres musulmans accusés de ne pas appliquer la Charia avec suffisamment de conviction, après les chrétiens et les juifs accusés de n’être que des mécréants, après les suppôts de Satan adorant le « hard metal », après les athées, voilà les travailleurs sociaux à leur tour placés sur la liste noire. La tuerie de San Bernardino en Californie, intervenue le 2 décembre dernier dans un centre destiné à accueillir des personnes au chômage ou sans abris sera-t-il bientôt suivi d’autres actions identiques ? Accueillir des mineurs sous emprise sectaire va sans doute être la future tâche confiée aux professionnels de la protection de l’enfance. Il est vrai que le refus d’envoyer sa progéniture à l’école et la préparer au seul destin convenable, celui de kamikase, ne rentre pas à proprement parler, dans les normes d’une éducation conforme à « l’intérêt de l’enfant ». Imaginons la scène. Madame est convoquée pour la signature de l’inénarrable « projet pour l’enfant ». Cette brave mère porte une burqa à la dernière mode : repassée de frais, sans un pli. Elle commence par passer sous un détecteur de métal, pour vérifier si elle a bien laissé à la maison sa kalachnikov. Une femme, bien entendu, lui demande d’ouvrir sa petite trappe pour vérifier son identité et procède à une palpation permettant de contrôler le port d’une éventuelle ceinture d’explosifs. L’échange, courtois comme il se doit, porte entre autre sur les horaires du fourgon blindé accompagnant chaque week-end la visite de ses enfants, les accompagnateurs revêtant à chaque fois un gilet pare balles. Il n’y a aucun doute : nous vivons une époque formidable.

Jacques Trémintin – LIEN SOCIAL ■ n°1179 ■ 18/02/2016