Subir ou agir?

Se laisser entraîner par les stéréotypes ou y résister : c’est aussi une question de choix.
10 juin, dans l’entrée d’une épicerie, trône une montagne de packs de bière. C’est vrai que nous sommes au début de l’Euro de foot et que pour être un bon supporter il faut s’enfiler des dizaines de cannettes et hurler contre l’arbitre. 10 juillet, dans une galerie marchande, la foule s’agglutine autour de vêtements au prix bradé. C’est vrai que pour être dans le coup, il faut porter les vêtements à la dernière mode. 10 août, dans un supermarché d’une station balnéaire, s’étalent déjà dans le rayon saisonnier les fournitures scolaires arborant les logos de marques réputées. C’est vrai que pour être un bon élève il faut avoir les classeurs, trousses et cartables portant de prestigieux symboles.
 
Problème ou pas ?
Les stéréotypes sont puissants, dans notre société. Le commerce les utilise pour contraindre nos choix dans une fausse liberté. Est-il possible d’apprécier le foot sans avoir une éponge à bière à la place du cerveau ? Est-il possible de s’habiller, sans avoir des vêtements que tout le monde doit porter pour ne pas être perçu comme ringard ? Est-il possible d’arriver le premier jour d’école, avec du matériel scolaire anonyme, sans être rejeté ? Certains ne verront pas où est le problème. D’autres reconnaîtront ne pas savoir comment faire front. D’autres encore refusent activement de se laisser ainsi instrumentaliser. Et nous, dans les ACM comment réagissons-nous ?

 

Jacques Trémintin ■ Journal de L’Animation ■ n°171 ■ septembre 2016