Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

Le billet de Ludwig
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde sans guerre, qu’elle soit faite aux enfants ou aux pauvres, au nom d’un je ne sais qui ou quoi, au nom du dieu Bouddha ou dollar, il y aura toujours des bombes sur les écoles et des enfants sous bombardements.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde solidaire, pas seulement dans nos supermarchés où veilles de noël, s’en viennent quémander nos derniers deniers. Cette année, je n’ai rien donné. Travailleur social précaire, je serais bientôt bénéficiaire.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde sans bourse ni banquier, sans spéculer sur les petits sous d’un ouvrier à l’autre bout du monde, d’un gamin sous les décombres de nos smartphones, déchets de notre monde surconsommé.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde égalitaire, voire si ce n’est d’égalité, si tenté que ce mot soit encore sensé, où les enfants de la ligne D ne craindraient plus leur boucher, où le balayeur de la gare du Nord ne sera pas expulsé.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde fraternité sans pointer le sans papier comme responsabilité du pain volé par l’étranger, on est bien content pour un repas express de se faire livrer dans un pays lepennisé.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde liberté où les femmes pourraient chanter, danser, crier, dessiner, étudier, lire, s’habiller à leur guise, enfanter ou avorter, quelles que soient les communautés, sans bourreau pour décider, voiler et violer.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé d’un monde de santé, sans fermeture d’école de psychomotricité, sacrifiée sur l’autel de la rentabilité, mais ça fait bien longtemps que la guerre aux pauvres est déclarée par les maîtres financiers.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé du vivant non sacrifié aux profits de quelques excentriques sans pitié pillant et ravageant les dernières prairies pour des méga bassines ou des pistes enneigées, j’ai rêvé biodiversité.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier

J’ai rêvé de peuples autochtones, de peuples du Tibet, de ces régions du monde reculées, de celles dites non civilisées, le sommes-nous plus avec nos villes bombardées, allez qu’on les laisse en paix.
Il y aura toujours des souhaits, 1er janvier.

Et surtout je t’ai rêvé toi, dans ce monde à mes côtés, sur les barricades, Marianne rebelle guidant le peuple de gavroches pour les rires des enfants, à y croire encore, à l’humanité.
A y croire encore à l’humanité.
A y croire encore à l’humanité.
Pour des souhaits de 1er janvier.