Bienvenue en Démocrachie

Carte blanche aux tribulations d’une assistante sociale de rue 

Bienvenue en Démocrachie

 

En démocrachie, vive l’hypocrisie.

En démocrachie, l’actuel Président de la République pense son peuple abruti et en profite pour enrichir grassement ses relations, sans discrétion ni considération aucune pour la qualité de vie qui se dégrade massivement dans les rues de son pays.

En démocrachie, d’anciens Présidents de la République sont condamnés à purger un aménagement de peine avec bracelet électronique sur décision judiciaire, dans le cadre de sombres affaires mafieuses, alors qu’ils prônaient l’intolérance à la délinquance quelques années auparavant.

En démocrachie, les Premiers Ministres, tous plus ratatinés les uns que les autres, se succèdent à vive allure, comme une course de Formule 1. D’ailleurs, le dernier en date présente d’étranges similitudes avec Michael Schumacher, après son accident de ski évidemment.

En démocrachie, impossible de prendre ce nouveau Premier Ministre au sérieux car il est devenu plus caricatural que sa marionnette de l’émission des Guignols.

En démocrachie, les ministres se revendiquent non experts de leurs ministères, sans que cela ne choque réellement, et jouent aux chaises musicales à chaque nouveau gouvernement.

 

En démocrachie, la sottise s’exprime dans la promulgation de lois.

En démocrachie, la proclamation d’une nouvelle loi prime sur son application, telle une partie de 1000 bornes.

En démocrachie, la Redevance Sociale Accrue (RSA) a été inventée (1). Contraignante, elle oblige ses bénéficiaires à se mettre au boulot, sans rétribution décente.

En démocrachie, France Emploi (2) licencie à tour de bras et diminue ses effectifs, alors qu’elle est l’administration qui devra absorber la totalité des personnes en Redevance Sociale Accrue (RSA).

En démocrachie, aucun processus d’accompagnement de ses publics précaires dans la reprise d’une activité, qui ont bien souvent besoin d’être cadrés et étayés, n’a été pensé.

En démocrachie, les professions du social qui pourraient aider à cette mise en œuvre, n’ont jamais été aussi pauvres en professionnels diplômés ou, ne serait-ce que, motivés.

En démocrachie, l’argent est le nerf de la guerre. Ici, l’objectif est de le faire fructifier afin qu’une infime partie de la population puisse toujours s’enrichir davantage.

En démocrachie, les paysans, qui nourrissent le pays et remplissent les assiettes des dirigeants, sont maltraités et guidés par un syndicat majoritaire, dont le leader n’est autre que le plus grand et le plus fructueux des gérants d’exploitation qui, lui, ne connait rien des réelles difficultés financières des petits exploitants.

 

En démocrachie, la culpabilisation est mot d’ordre.

En démocrachie, prendre la voiture afin de se rendre au travail équivaut à un impact écologique négatif important, pourtant les dirigeants, sans vergogne, voyagent régulièrement en jet privé.

En démocrachie, il est bien connu que les bénéficiaires des minimas sociaux coutent un pognon de dingue et ne font rien pour s’en sortir, alors qu’ils n’auraient qu’à traverser la rue pour trouver un emploi.

En démocrachie, les populations migrantes sont critiquées inlassablement et deviennent symbole d’intolérance, de racisme, de ségrégation bien qu’elles soient principalement preuves de conflits et de génocides minimisés.

 

En démocrachie, la démocratie est un fantasme utopiste.

En démocrachie, la souveraineté du peuple est bâillonnée, étouffée, gazée et piétinée par les 1% de milliardaires représentés dans la population mondiale.

En démocrachie, des valeurs fondamentales comme la solidarité, l’union, le partage, la probité, l’équité, l’intégrité ne sont que de vagues vestiges historiques et ne résonnent plus chez les dirigeants.

Enfin, en démocrachie, l’élite semble crachier(3) sur la devise nationale : « Liberté – Égalité – Fraternité ».

 

 

 (1) Cousine du Revenu de Solidarité Active (RSA)

 (2) ou Pôle Emploi ou France Travail

 (3) Verbe inventé qui réunit « Cracher » et « chier »