Nomophobie

Un nouveau conflit a éclaté, quand le téléphone de Myriam s’est mis à sonner en pleine nuit. Surgissant dans sa chambre, sa mère lui a confisqué son téléphone portable, alors qu’elle s’y cramponnait désespérément. Essayant d’apaiser les relations familiales qui, depuis cet incident, sont très tendues, l’éducateur dialogue avec l’adolescente pour négocier une pratique plus maîtrisée de son mode de communication préférée. Myriam se confie : « quand elle m’a pris mon téléphone, c’est comme si elle m’avait arraché un bras ». A observer les rues de nos villes ou les quais de gare, les tables de restaurant ou les salles d’attente, l’adolescente ne semble pas appartenir à une espèce exceptionnelle. Le genre humain pourrait bien avoir subi une mutation génétique majeure : la croissance d’un cinquième appendice greffé au bout de ses bras. Hier, l’adulte expliquait à l’enfant la nuisance du tabac, la cigarette au bec. Aujourd’hui, il lui démontre les effets pervers du portable, tout en s’accrochant au sien. Dans l’acte éducatif, il nous faut assumer nos propres contradictions, la nomophobie (de "no mobile phobia") en n’étant pas la moindre. Education aux média, prohibition dans des espace-temps identifiés, boites où l’on dépose son portable avant une activité etc … L’apprentissage d’un code de bonne conduite prend plus de temps que celui de la manipulation de l’appareil. Mais, il finira par se réaliser. L’important n’est-il pas de contrôler son addiction, plutôt que de vouloir la supprimer ?

 

Jacques TrémintinLIEN SOCIAL ■ n°1300 ■ 07/09/2021

A chacun de vos passages sur la page d'accueil, un choix aléatoire de textes archivés s’affiche :
Minibus Keravel
L’animation hors les murs Être jeune en milieu rural, c’est se confronter aux difficultés de mobilité. Pas facile de parcourir des dizaines de kilomètres sur les routes de campagne, sans être dépendants de ses parents. Le Centre Keravel de Plougasnou (Finistère) a expérimenté un dispositif original qui pourrait bien faire école. Pierre Mesguen se saisit de son téléphone à plusieurs reprises et y tapote ...
Il y a loin de la coupe aux lèvres
La participation implique de s’engager, mais aussi d’en évaluer les effets induits. La sociologue américaine Sherry Arnstein a conçu en 1969 une échelle permettant de mesurer le degré d’association véritable des citoyens aux décisions. Le niveau le plus bas (n°1) relève d’une pure manipulation faisant croire qu’on écoute leurs avis, alors que ceux-ci n’auront aucune influence réelle sur les ...
Chevallier Marius - Éducation populaire et Économie sociale et solidaire
dans Interviews
Quelle articulation entre Éducation populaire et Économie sociale et solidaire ? Marius Chevallier est co-auteur avec Aurélie Carimentrand et Sandrine Rospabé (voir encadré). C’est à trois qu’ils ont préparé les réponses à l’entretien sollicité par le Journal de l’animation. Ils nous éclairent ici sur les raisons expliquant l’éloignement de ces deux secteurs pourtant éthiquement si proches. Si leurs ...
Le DEAT: victime de son succès?
Quand un dispositif répond aux besoins trop importants qui émergent du terrain, il peut lui arriver qu’il soit lui-même mis en difficulté. Comme un peu partout en France, le département de Haute Savoie était confronté aux mêmes difficultés d’un jeune public de plus en plus complexe, mettant à mal les dispositifs de prise en charge, qu’ils relèvent de la justice des mineurs, de la protection de ...
"Toit à moi" ou comment ne plus rester passif
Un groupe de citoyens vient de démontrer que l’action sociale n’est l’apanage ni des politiques, ni des professionnels. Un exemple à suivre. S’il est un public que l’on peut difficilement ignorer, c’est bien celui des sans domicile fixe qui peuple nos centre villes. Ils se postent à la porte des supérettes ou devant les cabines de paiement des parkings, espérant les quelques pièces de monnaie...
Itinéraire découverte 2 - Espagne
Croisière trans-ibérique - Second bulletin d’information Résumé de l’épisode précédent (voir Lien Social n°504). Anabelle Delfosse a conçu un projet fou : faire traverser à pied l’Espagne, du sud au nord, en neuf mois, un groupe d’une dizaine d’adolescent(e)s en grande difficulté, à raison de trois semaines de marche et une semaine dans un camp de base différent à chaque étape. Le jour du départ le 19 ...




Comprendre la protection de l’enfance - Découvrez l’ASE comme jamais auparavant !

Ce livre démystifie l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en répondant à 100 idées reçues. Plongez dans les aspects historiques, juridiques, sociologiques et psychologiques de cette institution essentielle. À travers les éclairages sur le fonctionnement, les objectifs, les limites et les évolutions de l’ASE, ce livre est une ressource précieuse pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur cette administration clé de la protection de l’enfance. Découvrez les pratiques professionnelles, les défis quotidiens et les avancées de l’ASE à travers des réponses courtes, détaillées et précises.

Ce livre s’adresse principalement aux professionnels de l’action sociale et aux étudiants, mais il intéressera également les journalistes, universitaires, décideurs politiques, enfants et familles confrontés à l’ASE, ainsi que tout public désireux d’approfondir ses connaissances sur ces dispositifs souvent méconnus. Un ouvrage essentiel pour lever le voile sur cette institution discrète mais cruciale.

« Aujourd’hui à la retraite, Jacques Trémintin a accepté ce défi et il sait de quoi il parle, cette institution, il lui a consacré près de trente ans de sa carrière professionnelle. Il en connaît les arcanes, les moindres recoins. Il en connaît les hommes et les organisations, il a soutenu ses ambitions, s’est heurté à ses contradictions. Il a côtoyé tant d’enfants que ces enfants font désormais partie de lui. Il le dit lui-même, il s’est trompé parfois, il a essayé souvent, mais jamais il n’a triché. » (Extrait de la préface de Xavier Bouchereau, ancien éducateur spécialisé en AEMO, chef de service éducatif)

 « 100 idées reçues sur l’aide sociale à l’enfance » Jacques Trémintin, Éd. EHESP, 2024, 313 p.

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« Bienvenue sur le site de Jacques Trémintin, travailleur social qui n’a cessé d’écrire. Référent à l’aide sociale à l’enfance de 1992 à 2020, partie prenante de Lien Social de 1995 à 2023, contributeur au Journal du droit des jeunes de 1995 à 2017, pigiste dans le Journal de l’animation depuis 1999… l’accompagnement des enfants et familles, le maniement de la plume ou du clavier, l’animation de colloques ou de formations répondent au même plaisir de transmettre. Ce que fait aussi ce site, dont le contenu est à libre disposition à une seule condition : savoir garder son esprit critique et ne rien considérer d'emblée comme vrai ! »

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